Dans son genre Nicolas Sarkozy fait un tord jamais atteint à l’action politique. A ce niveau là ce n’est plus de l’atteinte aux personnes c’est du génocide de masse.
En quoi notre bon président se livre t-il à cet exercice de perte du sens? C’est bien simple, en caricaturant à outrance l’impression que l’action politique est simple, voir simplissime, et que l’on peut tout avec un claquement de doigt.
C’est en effet l’impression que peut donner depuis plus de 100 jours celui dont on se demande s’il ne finira pas par marcher sur l’eau tant ses prouesses semblent illimitées. Bien sûr les esprits chagrins et quelques peu acrimonieux des journalistes étrangers semblent vouloir fustiger le côté esbrouffe de la chose mais, fort heureusement, le bon peuple de France résiste.
Oui l’action politique c’est simple comme bonjour. On fait ce qu’on dit et on dit ce qu’on fait, point barre.
Et comme l’on dit souvent et que l’on semble faire quelque chose tous les jours que dieu fait, il semble au commun des mortels, que désormais la gestion de la chose publique est aisée. Un phénomène largement permis par la candeur complice avec laquelle les principaux organes de presse indépendants relayent les actions toujours plus impressionnantes de notre guide spirituel.
Pour monsieur X il est donc désormais possible de régler le problème des infirmières bulgares à 10H, casser la croûte avec Gordon à 12H, trouver une solution au pouvoir d’achat à 14H sur la digestion, solder la question du déficit de transparence des marchés financiers en avalant son 4H pour finalement, sur les coups de 20H solutionner les interrogations liées à la récidive des délinquants sexuels. Le tout en ayant traversé la France 4 fois d’est en ouest, et deux fois du nord au sud. L’histoire ne dit pas s’il s’est arreté dire un petit bonjour au juge qui questionnait son fiston pour délit de fuite mais on se doute qu’il a prit le temps, lui le petit père du peuple exemplaire.
Nicolas Sarkozy n’est pas un intellectuel, c’est lui qui le dit, et les idéologies semblent le gonfler aussi sûrment que les connards qui passent leurs journées à zieuter des radards merdiques pour protéger la Manche de tout carambolage de jolis bâteaux de 300m.
Mais à force de simplifier les choses à outrance on perd une donnée fondamentale dans l’histoire. La France est un énorme paquebot, les leviers pour la faire bouger sont nombreux et leur coordinations des plus complexes. Il ne suffit pas de sauter sur sa chaise comme un cabris en criant “je fais des choses, je fais des choses” pour que la magie opère et que la complexité se fasse simplicité.
La gestion publique pour les nuls est peut être le livre de chevet de notre président et de son équipe de manchots mais il n’en reste pas moins que la finesse que l’on attend de représentants élus pour manier la maison France fait définitivement partie des rêves. A grands coups de sabots et d’annonces médiatiques, voilà la méthode sarkozy.
Pas sûr que les lendemains qui pleurent réhabilitent vraiement la fonction politique que tentent de promouvoir nombre d’hommes et de femmes politiques de tous bords, tous les jours.
Peut être n’ont-ils pas le niveau, tout simplement.