Y'avait comme du regain, "on" avait déjà gagné la coupe de l'UEFA, même.
Pensez-donc. Deux clubs français en 1/4 de finale de la "petite coupe d'Europe", ça sentait bon, disaient les spécialistes. Surtout que ces clubs-là jouaient les fringants en championnat et ne faisaient plus la fine bouche : désormais, ils alignaient leur plus grosse équipe du moment. Ca sentait d'autant meilleur, ajoutaient les experts, que c'était-là un excellent moyen de se booster les gambettes et de se forger de l'expérience, avant de s'attaquer à la Ligue des Champions, l'an prochain. Syn drôme Porto on appelle ça. Petite équipe devenue grande (et redevenue petite après mais ça, c'est autre chose).
Les dés ainsi posés, ne restait donc plus qu'à jouer les parties contre deux équipes Ukrainiennes avec des noms à épeler patiemment. L'exotisme du foot n'a d'égal que les incertaines destinées qu'il promet parfois. Là, ça se sentait le coupe gorge qui ne dit pas son nom. Dynamo Kiev pour l'un, Chaktiar Donestk pour l'autre. Du dur à prononcer. Du dur à jouer. Du froid à l'aller. Du glaçon au retour. Au jeu de la double confrontation, nos futurs vainqueurs se sont empalés. Marseille et Paris se sont fait boutés hors du périmètre. Du dernier carré, comme on dit. Terminus au stade des quart de finale.
Les mêmes experts vont peut-être nous dire que c'était because le championnat de France les accapare trop, ces équipes, et qu'elles ont lâché du lest la tête ailleurs. Ou gloser une fois encore sur la dite faiblesse de notre football hexagonal.
Pendant ce temps-là, l'Angleterre passe trois clubs en demi-finales de la Ligue des Champions. Pas la même planète. Mais sait-on jamais. Avec la crise, y'a comme des promesses de budgets qui menacent de se vautrer. Clubs à vendre. Et qui sais, des joutes vont peut-être se rééquilibrer. Puisqu'il est entendu que, comme tant d'autres choses, le foot avant de se jouer sur le pré se dispute désormais à coups de chéquiers. Quoique.