L’attaque du conformisme fait des ravages. Il ronge peu à peu tous les talents français, qui, à me sure que le succès arrive, s’installent dans un fainéantisme confortable, et oublient l’univers qui les a mené au sommet.
Le cas Safari est symptomatique de cet état des lieux de notre ciné hexagonal, car si l’on retrouve ça ou là le ton savoureux de Kad et O (la poule, le personnage d’Omar), les blagues du film ressemblent plus à du sous Veber période La Chèvre qu’à un véritable film du tandem. En devenant réalisateur, Olivier Baroux a vidé le duo de sa substance, et enchaîne les comédies, certes sympathiques, mais poussives et paresseuses.
Le film nous arrache quelques sourires, reste amusant de bout en bout, mais on est loin des délires de Un Ticket pour l’Espace, loin de l’hilarité de Pamela Rose. Le duo s’est assagi pour satisfaire les investisseurs, et le diktat du box office a encore tué une pièce importante de l’humour français moderne (oui, carrément).
Les bribes d’un humour drôle surnagent parfois, mais on sort de la salle triste de devoir encore enterrer ses idoles, la faute à un produit préfabriqué bien mené, mais sans âme.