Il y a un an aujourd'hui disparaissait Aimé Césaire, grand poète et grand homme. Une amie me le rappelait indirectement en postant sur Facebook le lien vers un hommage en clip, en ajoutant ces mots venus du cœur et des tripes, toute sensibilité dehors:
Mélodie-Hommage à un de ces premiers Défricheurs d'Histoire... Aimé Césaire : un Diseur d'Être : de Mémoire. Un Eclaireur... Allumeur de Consciences... : An Nèg Fondamental...
Comme un bonheur ne vient jamais seul, l'ouvrage paru hier, Cent poèmes d'Aimé Césaire, nous fait retrouver le battement profond d'une langue portée par l'absolue nécessité de dire.
Daniel Maximin, qui a établi cette édition, a veillé à nous rendre Aimé Césaire présent aussi par les illustrations, tableaux de Wifredo Lam et photographies souvent liées aux parcours familiers du poète en Martinique.
Je ne peux maintenant que me taire et partager avec vous un poème extrait de Comme un malentendu de salut.
Paroles d'îles
Pour saluer Edouard Maunick
Si nous voulons réapareiller l'abeille dans les campêchiers du sang
Si nous voulons désentraver les mares et les jacinthes d'eau
Si nous voulons réfuter les crabes escaladeurs d'arbres et dévoreurs de feuilles
Si nous voulons transformer la rouille et la poussière des rêves en avalanche d'aube
Qu'es-tu...
Toi qui comprends ce que disent les îles
Et qu'elles se communiquent dans la marge des mers et dans le dos des terres dans leur jargon secret d'algues et d'oiseaux
Qu'es-tu comparse du feu et du flux et du souffle
Qu'es-tu venu nous dire en violence et tendresse
Sinon qu'à portée de la voix
A portée de la main et de la conque
A portée du cœur et du courage
Parole plus loin parole plus haut
lèvent l'arbre-épée et l'épée
Espérance à flanc d'abîme
Moissons vivantes de la Mémoire