La nouvelle trouvaille marketing du Meurice a titillé à la fois ma curiosité et mon mauvais esprit.
En effet, dans le restaurant de ce palace parisien, les gourmandes fortunées peuvent déguster un macaron détox mis au point par Camille Lesecq. A ce stade, celles qui parcourent ce blog depuis leur Iphone tout en suant sur les appareils de leur salle de sport courent se rhabiller, résilient leur abonnement dans la dite salle et courent au Dali. Pour s’empiffrer de macarons tout en purifiant leur organisme.
Pas si vite...en plus du thé vert et du pamplemousse, certes bénéfiques pour votre enveloppe et masse corporelle ces mignardises infernales contiennent tout de même du sucre, de la poudre d’amandes et du chocolat.
Et puis d'ailleurs, chez ces gens-là, on ne s'empiffre pas Madame, on ne s'empiffre pas, on mange du bout des doigts...
Quand bien même, me dis-je du fin fond de mon fauteuil, le concept mérite une dégustation. Je cogitai longuement sur la façon de faire rentrer cet écart somptuaire dans mon budget afin de croquer cette oxymorique délicatesse .
A force de calcul, ma raison en avait presque fini par me convaincre que finalement en ajoutant des baies de goji dans mon plat de macaronis, au-dessus de la crème fraîche et de l’emmental rapé, je le métamorphoserai en gratin détox quand soudain le dieu des foodistas fauchées entendit mon désarroi et publia sur un site professionnel LA recette des fameux macarons détox.
N’écoutant que mon courage, mon caprice et les conseils de Mercotte
Au premier jour, je séparai blanc et jaunes
Au quatrième jour, je ressortai les blancs du frigo pour les mettre à température ambiante
Au cinquième, je macaronnai et renonçai à utiliser la douille (mon ruban ne devait pas être suffisamment fluide, il refusait de sortir par la bonne extrémité de la douille) et façonnai donc à la cuillère à café puis ganachai.
Au sixième jour, je laissai poser dans le frigidaire.
Et au 7e jour l’extase…
Pour cette incursion gustative dans le monde merveilleux du luxe où la gourmandise est purification, rassemblez le nécessaire du kit de la macaronneuse (balance indispensable et c'est la reine du pifomètre qui l'écrit, dans le macaron, sans mesure point de salut) et suivez les 3 étapes (le macaron c'est le triomphe du cartésianisme en cuisine)
Thèse de la coque
125 g de poudre d’amandes à torréfier au préalable
200 g de sucre glace
105 g de blancs d’œufs (quand je vous disais que l'utilisation d'une balance était indispensable...pour l'anecdote ayant tellement peu l'habitude de recourir à cet instrument, j'ai réalisé après en avoir soigneusement pesé le contenu que mon paquet de poudre d'amandes affichait 125g)
40 g de sucre semoule
5 g de thé vert en poudre ( j'avais un mélange du palais des thés aux agrumes donc en accord avec le projet)
Préchauffez le four à 160°C
Passez au couteau d'un robot la poudre d'amande torréfiée et refroidie avec le sucre glace puis tamiser le "tant pour tant" (oui c'est une recette technique;-) ainsi obtenu puis ajouter le thé, les 5g de blanc restant
Montez les 100g de blancs en neige en incorporant le sucre semoule en plusieurs fois dès que les blancs commencent à prendre. Stopper la manoeuvre (et donc le fouet) au moment où se forment les becs d'oiseaux.
Macaronnez les deux : à la maryse incorporez le mélange sec aux blancs d'oeuf en travaillant de bas en haut jusqu'à obtenir un ruban.
N'étant arrivé à rien avec ma douille, ma pâte refusait de passer par l'embout, j'ai dressé des cercles sur le tapis en silicone posé sur la plaque du four
Laissez cuire les coques entre 10 et 12 minutes (j'ai anxieusement surveillé la naissance de la collerette)
Si vous n'étes pas scotché devant votre four fermé à assister au miracle de la formation des macarons, profitez-en pour entamer l'anti-thèse de la crème