Doc Gynéco surf sur les planches de "Le siècle sera féminin ou ne sera pas..."

Publié le 16 avril 2009 par Stephanesagas

Doc Gynéco surfe sur les planches du Théâtre Gymnase-Marie Bell à Paris, au sein d'une équipe de 14 comédiens.

Il interprète François dans "Le siècle sera féminin ou ne sera pas...", une pièce écrite et mise en scène par Dominique Coubes et Nathalie Vierne.

Doc Gynéco est passé d'un univers où les mots sortants suavement de sa bouche sont modulés et calinés par les notes, à celui, où ce qui rythme la cadence ce sont les répliques, les exclamations, et tous les styles d'expressions que l'humain aime utiliser pour surprendre et amuser le public du théâtre.

Oublié l'univers mastérisé en surround dolby d'un studio, au profit d'un univers tous azimut où 14 artistes créént à chaque instant le brio d'une comédie du rire et de l'esprit.

Doc Gynéco se confie à propos de cette pièce dans la simplicité amicale et la douceur légendaire qui nous fait du bien.


Bonjour Doc Gynéco, vous êtes sur les planches en ce moment pour "Le Siècle sera féminin ou ne sera pas" au Théâtre du Gymnase-Marie Bell, au cœur d'une brochette de 14 comédiens. Vous révélez au public un talent franchement génial !

Je suis acteur studio. J'ai appris la méthode "Bruno Doc Gy' "...rires...Une méthode que je travaille depuis 20 ans, à vrai dire 34 ans maintenant. Elle consiste à développer le double de moi-même, Bruno et non pas Doc Gynéco, vous voyez ?

On ne sais plus qui est lequel. C'est comme toi avec les sosies. Depuis le temps maintenant j'ai l'habitude des dédoublements de personnalité. Comme je suis un métis je sais jouer toutes les cultures. Je peux être renoi, rebeu, blanc...rires... Tout ce que vous voulez. Et oui, je suis comédien !

Comment vivez-vous cette nouvelle expérience artistique ?

Je pensais que ça resterait quand même dans la lignée de ce que je faisais dans la musique, mais ça n'a rien à voir, effectivement c'est une nouvelle expérience.

Est-ce une façon de sortir de soi-même que d'être sur les planches ?

Ah oui ! Quand on dit 'action' et qu'ensuite c'est fini, je ne sais même plus ce qui c'est passé.

Avec cette équipe de 14 comédiens, est-ce qu'on peut penser qu'il s'agit d'une sorte d'histoire d'amour où l'on dépend les uns des autres, où l'on se fait du bien ensemble et l'on réalise un beau bébé qui est l'accomplissement de cette pièce?

Exactement ! C'est un travail de groupe et comme dans chaque équipe il faut qu'il y ait un chef. Dans cette comédie il n'y a pas de chef. Le chef c'est le scénario.

Cela permet une certaine égalité entre vous ?

Non parce qu'on cherche tous à savoir qui est le chef, de qui on dépend et comment le groupe fonctionne et tourne. Mais il ne faut pas. On doit toujours s'en remettre à ce qu'a prévu le metteur en scène. Et à chaque fois on se rend compte que : "Oui, c'est ça !", si je suis rentré après celui-là, c'est que c'est normal. Si je suis rentrée cette fois-ci en 1er c'est que c'était bon pour celui qui est après. C'est génial !

Dans cet univers féminin où une femme brigue la présidence, est-ce que la présence de Doc Gynéco, n'apporte-t-elle pas l'épice nécessaire ?

Ah oui, parce que comme c'est une femme elle a forcément une sexualité. On espère, parce que quand on voit certains dirigeants ou certaines femmes d'affaires, on se pose toujours la question...Elles sont parfois très froides ou elles se tiennent dans une certaine posture...elles jouent un rôle aussi.

Comme elles sont dans des hautes fonctions, elles gardent toujours des cotés durs.

Et comme moi dans la pièce j'apparais sous le nom de François, je suis 3 en 1. Shampoing, après shampoing, triple shampoing...rires...Je suis tout en même temps. Comme c'est une comédie pleine d'humour, c'est plus une présidente comme sous la présidence où cette fille avait eu des frasques avec un cigare...Bill Clinton. C'est plus une présidence comme ça. C'est une présidence, cool, qui n'est pas carrée et conventionnelle.

Est-ce que cette expérience de comédien vous a révélé une partie de vous-même que vous ne connaissiez pas ?

Oui, les attitudes, les gestes, les mots, les regards ceux que j'avais habituellement dans la vie, sans caméra. Je n'étais pas structuré dans ce que je faisais.

Aujourd'hui, chaque soir, mes gestes accompagnent mes mots et mes pensées. Je n'ai pas le temps de penser que j'ai déjà d'autres phrases à dire.

Oui, maintenant je structure tous mes gestes et mes regards avec ce que je dis.

Je me rends compte après la pièce quand je parle avec quelqu'un :"Oh putain, j'ai fais le geste qui va bien avec ce que j'ai dit. C'est bizarre."

Yannick Noah dans son livre "Secrets..." donne des conseils à partir de son expérience. Est-ce que vous sentez que vous pourriez un jour, peut-être à travers vos chansons ou une autre expression artistique, inviter les gens à mieux se connaitre ?

En tout cas j'essaye de les faire moi réfléchir à travers, des histoires, dont j'ai fais le choix et qui me collent bien à la peau. C'est ça la seule démarche que je puisse faire vraiment. Je ne crois pas que je puisse donner un jour des conseils à quelqu'un. A part des trucs bêtes comme de ne pas prendre de la drogue. C'est le seul conseil que je puisse donner.

Mais pour expliquer aux gens des choses sur les techniques des métiers, c'est trop difficile d'expliquer la lumière, les planches ou le fonctionnement d'un studio d'enregistrement.

Mais j'essaye de faire attention aux choix des projets. Si le public te retrouve dans un projet dans lequel tu es à l'aise, c'est bon.

Il y a une quinzaine d'années, alors que je me rendais au cinéma à Rouen, dans une galerie marchande, j'ai vu une meute de jeunes qui attendaient Doc Gynéco. Lorsque vous étiez dans l'ascenceur, en voyant cette foule de jeunes, complètements excités de vous voir, vous avez pris peur. Comment l'aviez-vous vécu alors ?

C'était la première fois. Je n'étais pas encore connu. Je partais en promo pour la première fois de ma vie et il y a des jeunes qui sont arrivés vers moi comme pour les Beatles. J'avais vu cela à la télé comme pour un match de foot important ou comme pour une star américaine. Et moi, je ne savais pas que j'étais connu comme ça. Les gens ont courus vers moi, ont sauté...Je n'ai jamais compris. Je suis content que cela me sois arrivé de cette manière là, car j'ai pu apprendre à ne pas calculer ni à jouer avec les publics. Moi j'aime bien les gens qui écoute du Rock'n Roll, comme ceux qui écoutent exclusivement que du Rap. Mais moi, j'essaye culturellement d'être métissé, je ne peux pas rester dans un registre, même si ça dérange parfois certains publics. Pour mon épanouissement personnel je ne peux pas faire que du Rap. J'ai toute ma vie. J'ai envie aussi de faire du théâtre dont les classiques français...

Des projets ?


Des gens écrivent des scénarios et des concepts d'émissions; je les lis et si ça me plait je fonce.