Selon Les Echos, les banques françaises limitent la casse en réalisant un résultat net de 1,6 milliards d’euros en 2008. Certes c’est 93 % de moins qu’en 2007, elles avaient alors réalisé un résultat net de 23 milliards d’euros, mais au moins, elles gardent la tête hors de l’eau. Et, en période de crise, ce n’est déjà pas si mal, notamment lorsque l’on regarde les résultats des banques anglaises ou américaines. Cette « relative » bonne santé se confirme en bourse où les valeurs bancaires françaises sont à l’honneur depuis quelques jours.
L’évolution du résultat net permet de mesurer le coût de la crise financière pour les banques françaises. Selon la Banque de France, ce coût s’élève à 25 milliards d’euros à ce jour. La majorité de cette somme étant passée en dépréciation d’actifs et provisions diverses. Selon Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, « les banques françaises auraient pu parfaitement continuer à vivre sans apport de l’Etat, elles auraient néanmoins très fortement freiné la distribution du crédit ». Autrement dit, l’Etat n’a pas aidé les banques mais l’économie en leur permettant de continuer à faire du crédit.
Les grands établissements qui ont bénéficié du plan de soutien de l'Etat se sont d’ailleurs engagés à maintenir une progression de leurs encours de crédit à l'économie française de 3 à 4 % cette année. Pour le moment, les banques de détail restent bien au dessus de ce taux mais la contraction des crédits immobiliers en début d’année devraient rendre la tâche plus difficile.
Mais une grande question subsiste : les banques françaises seront-elles capables de supporter des dépréciations d’actifs supplémentaires ? Par exemple il resterait encore 31 milliards d’euros d’actifs toxiques chez Natixis, selon l’agence de notation Fitch. La réplique sera certes moins violente mais elle heurtera des banques aux fondations moins solides. Ces dernières doivent donc se réorganiser afin de faire face à cette deuxième onde de choc.
La banque de financement et d’investissement (BFI) est la première concernée par ces réorganisations. Cela passe notamment par des mouvements de consolidation. Comme les groupes bancaires sont trop imposants pour fusionner entre eux, des consolidations par métier sont donc plus envisageables. Dernier exemple en date : l’union du Crédit Agricole et de la Société Générale pour les métiers de gestion d’actifs.
Vincent Paes