Les préparatifs ont débuté. J’ai opté pour un rasage de barbier, l’intégral à une lame, le vrai. Le jersey Carey Price est fin prêt et attend patiemment jeudi. J’ai mal au ventre de stress et je me retourne dans mon lit d’angoisse. Une impression qui me rappelle étrangement la veille de Noël alors que la dernière chose que je voulais était de m’endormir. Demain au boulot, je regarderai l’horloge dans ma barre de tâche, y voyant chaque minute défilée péniblement. Le niveau de concentration n’y sera pas, je le sais bien. Ma blonde est prévenue; dans les prochains jours, elle est cocue. Ma nouvelle maîtresse est un 4 de 7 avec une américaine, Boston.
Je me sens seul. La fièvre du hockey n’est pas à Montréal. Ma ville n’est pas hockey. L’année du centenaire en a été une décevante et les partisans ont une crainte de perdre qui les paralyse. Les drapeaux sont peu nombreux, alors que l’an passé on en avait tous 2 par autos. On évite de se créer des attentes, on sera moins déçu si ça ne fonctionne pas. On entrevoit déjà le pire scénario. Les journalistes nous éliminent en 5 rencontres, certains poussent la chose à un niveau catastrophique de 4 parties.
J’entends des commentaires négatifs partout. La religion du tricolore semble perdre des fidèles. On veut le miracle qui réanimera la foi aveugle qui nous habitait en début de saison. On veut que le cerbère messie “Jesus Price” ressuscite à son plein potentiel et inspire le peuple déchu. L’autorité suprême devra pousser ses anges à la guerre. Le temps pour la rédemption c’est maintenant! L’histoire n’est pas encore écrite, les voies du hockey sont impénétrables.
Oui sur papier l’ennemi est puissant, mais le hockey se joue dans un temple devant des partisans. Ce n’est pas l’encre qui fera scintiller la lumière des buts. Ne vous laissez pas embarquer par les infidèles.
Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment des partisans. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.
Allez en paix mes amis et priez pour nous!