TinaTurner a pour sosie Sheeva

          Cher public de Sosyland,

voici un an que j'ai le plaisir de vous présenter mes ami(e)s sosies. Chacun m'étonne à chaque fois par ce qui le caractérise et par l'expérience personnelle de sortir de soi pour monter sur les planches.

A vrai dire, je suis à chaque fois émerveillé par l'identité artistique propre de chacune et chacun. Bien-sûr certaines et certains ont plusieurs décennies de carrières et sont époustouflants par tous les talents artistiques qu'ils mettent en scène, alors que d'autres se lancent. Mais il y a toujours pour tous, indépendamment d'une comparaison, cette essence, ce parfum intérieur qui est bon, qui s'exprime en générosité; que le public apprécie et qui le fait vibrer d'émotion.

Concernant Sheeva, j'ai eu le plaisir de faire le casting d'une émission de sosies avec elle, où nous étions plus de 200. Cette belle beauté noire ne passait pas inaperçue tant par sa prestance, que par sa façon de chanter comme une lionne.

J'avais conscience que c'était une forte personnalité.

Mais il est écrit que l'homme est un colosse au pied d'argile, et que l'essentiel est invisible pour les yeux.

Alors chères lectrices et chers lecteurs, en regardant les photos de cette belle artiste au visage si expressif et fascinant à chaque cliché; en lisant également les mots et confidences que nous offre Sheeva, vous découvrirez une femme. Une artiste certes, mais une femme avant tout. Une femme qui a dû se battre et où le courage d'écrire a un sens, un sens fort, le sens du combat de la vie.

Alors...l'expérience de Sheeva et son sens de la vérité, provoque en moi une question :

"Qu'est ce qu'un beau spectacle ?"

Je ne pense pas que cela soit en se mettant dans une sorte d'adoration béate d'un artiste plus-que-parfait et l'idéalisation d'une personnalité qui la rende exceptionnelle, voir extra-terrestre.

NON !

La réussite et la beauté d'un spectacle n'est-ce pas autant l'expression artistique d'une passion et d'un travail acharné, qu'une belle dose d'amour échangée entre l'artiste et le public ?

Qu'en pensez-vous ?

Si virtuellement je pouvais souffler avec vous tous et avec tous mes ami(e)s sosies cette bougie d'un an de Sosyland, autour d'un grand gâteau de l'amitié, je lèverais mon verre à tous et à chacun ...et avec une pensée particulière à Sheeva !

Voici le 1^er chapitre que nous offre Sheeva...dans l'attente de la suite...

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Ce qui m’a amené à imiter Tina

Lorsque j’avais à peine sept ans, mes parents m’ont emmené à mon premier spectacle. C’était une attraction incorporant de la danse, du théâtre et de la musique. Un évènement qui a commencé à être une tradition annuelle pour ma famille. Ces spectacles m’ont beaucoup marqués et depuis lors, je rêvais de devenir comédienne et chanteuse. Je me rappelle qu’après l’école et durant les congés scolaires, ma sœur et moi, nous nous enfermions dans ma petite chambre où nous nous amusions à jouer à la comédie en tentant d’imiter les scénarios de tous les jours. Pour mes parents, il ne s’agissait que des jeux d’enfants et certainement pas d'une future profession. Pour eux, il fallait devenir quelqu’un, ce qui voulait dire être médecin ou avocat.

A l'âge adulte... donc tout de suite après mes études, je me suis dirigée tout droit vers les arts. Je suivais de nombreux cours de théâtre, de danse et de chant, tout en décrochant quelques boulots dans le milieu artistique.

Soudainement, mon monde s’est écroulée. Ma sœur ainée venait d’être assassinée. Elle se trouvait dans une situation lamentable que trop de femmes ne connaissent que trop bien. Elle vivait avec un mari qui la battait, la maltraitait et l’humiliait. Par peur elle avait décidé de rester à ses côtés, même si elle était consciente du danger que cet homme apportait à sa vie et à celle de ses enfants. J’ai essayé de l’avertir, mais en vain... J’étais fâchée de ne pas pouvoir la retenir.

Dieu seul sait comment j’ai souffert !

La veille de la mort de ma soeur, une de mes copines et moi, avions rencontré un groupe de musiciens. Nous pensions entreprendre une tournée de spectacles. Mais, c’était le désespoir. Une partie de ma vie venait de s'envoler. Je n’avais plus le goût de chanter. Je n’avais plus de voix et le très peu qu’il me restait, je le réservais pour sangloter et pleurer de rage.

Celle avec qui je jouais durant mon enfance, venait d’être assassinée !

L’ange s’est envolée pour ne plus revenir !

Le temps devint pénible. Mais, une lueur d’espoir vint en moi par un rêve. Il m’a fait comprendre que mon heure n’était pas venue et que je devais continuer ma vie même s’il fallait passer par cette horrible douleur qui me rongeait les entrailles. Alors, j’ai décidé de fuir pour la Californie où le milieu artistique me semblait très excitant. Là, j’ai décroché quelques petits rôles, mais finalement Montréal me manquait trop et j’ai donc décidé de rentrer. Je n’arrivais toujours pas à faire le deuil de la mort atroce de ma sœur. Celle qui s’est fait poignardée à plusieurs reprises en plein visage. Cette femme sage et douce ne méritait pas cette mort barbare.

Je voulais des réponses !

Je priais constamment Dieu et lui demandais : « Pourquoi ? ». Je me suis mise à lire quelques ouvrages spirituels qui m’ont aidé à comprendre le sens de la mort. Mais il me fallait plus pour donner un sens à ma vie. Je me suis donc marié avec le copain avec lequel je vivais depuis trois ans et j’ai donné naissance à ma fille adorée. Grâce à elle, j’ai finalement eu le goût de vivre à nouveau. C’était comme si ma sœur bien-aimée venait de naitre en moi.

Simultanément avec la naissance de ma fille, Tina Turner était au point culminant de son succès. Tout le monde parlait d’elle et tant de personnes me disaient combien je lui ressemblais. Comparaison que je n’aimais pas d’ailleurs.

J’ai décidé d’en apprendre plus sur cette Tina Turner. 

En lisant des revues, j’ai découvert qu’elle était, tout comme ma sœur, une femme battue. Cette femme commençait vraiment à susciter mon intérêt. Je suis donc aller voir son concert et là, j’ai eu le coup de foudre. J’adorais sa manière de danser et de bouger ainsi que le timbre de sa voix qui semblait si similaire au mien. A partir de là, je ne pouvais plus nier la ressemblance frappante entre nous deux. Avec cette prise de conscience, tout est arrivé si vite.

Un nouveau monde s’ouvrait à moi : le monde des sosies.

A cette époque, les imitateurs étaient très en demande et comme j’oeuvrais déjà dans le monde artistique, les opportunités semblaient beaucoup plus faciles à atteindre. Sans savoir comment, le téléphone sonnait à tout bout de champ. Les agents m’appelaient, et pour la premiere fois de ma vie, je trouvais du travail sans frapper aux portes. C’était amusant ! Je participais à des concours de sosies à la télévision, j’exécutais également des prestations pour des galas, des clubs et des évènements professionnels. D'abord à Montréal, puis ensuite dans le reste du Canada, aux Etats-Unis et en Europe.

Un beau jour, je me suis regardée dans le miroir et je me suis dit : « Tu as toujours voulu chanter et te voilà en train de mimiquer une autre artiste ! ».

Alors, depuis ce jour j’ai juré que je chanterais.

J’ai repris mes cours de chant et me suis dédiée à la musique. Ce n’était pas facile et ce ne l’est toujours pas. Je souriais de l’extérieur, mais mon cœur pleurait constamment. J’étais en deuil et je crois qu’une partie de moi restera toujours en deuil, car il m’arrive encore de pleurer bien que toutes ces années soient passées. Tina Turner pour moi personnifie une sœur qui a survécu à un abus inacceptable. L’imiter était en quelque sorte une thérapie et je continue jusqu'à présent à avoir ma thérapie !

A suivre…

Sheeva Stiger, chanteuse, Actrice et sosie de Tina Turner :

 
http://www.sheevastiger.net

Pour écouter d'autres chansons, voici le site de Manouchka :

 
http://www.manouchka.org