*** GRAND ECRAN
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PREDICTIONS (D'Alex
Proyas)
Il y a un demi siècle de cela, une maitresse d’école américaine a une idée plutôt intéressante. Elle demande à sa classe de faire un dessin pour représenter ce que chacun des élèves imagine au
sujet du futur. Puis toutes ces petites œuvres finissent enfouies sous terre, jusqu’à ce que 50 ans plus tard, au cours d’une cérémonie attendue, on ouvre le container et on distribue les dessins
aux garnements d’aujourd’hui. Le fils de Nicolas Cage n’as de chance : en lieu et place de fusée ou d’invention futuriste, il se retrouve avec entre les mains une longue suite de chiffres
apparemment sans sens évident. Jusqu’à ce que son père, scientifique qui touche la bouteille et déprime depuis la mort de sa femme ( une touche de pathos indispensable pour attendrir le
spectateur lambda ) se rende compte d’une effroyable vérité : derrière les nombres se cache les dates et mêmes les coordonnées géographiques des principales catastrophes de ces dernières
années, avec le nombre respectif de morts. Pire encore, les derniers nombres correspondent à des catastrophes encore à venir ( ce sont donc des prédictions, et elle s’avéreront justes ! ) et
l’ultime série a de quoi donner des sueurs froides : ce serait, ni plus ni moins, la fin du monde !
Alex Proyas, déjà auteur du très bon
Dark City et aussi de The Crow ( certes, ajoutons I, Robot pour être précis, mais ce n’est pas ce qu’il a fait de mieux…) aime les atmosphères sombres et ajouter une touche nocturno/gothique à
ses films, mais il confirme ici une fâcheuse tendance déjà observé dans sa dernière réalisation : celle de vouloir œuvrer pour le plus grand public possible, et de céder aux conventions et
aux dogmes des studios holywoodiens. Pas grand-chose de novateur ou d’inventif dans ce PREDICTIONS, qui fonctionne de manière assez prévisible, justement, film assez consensuel
dans sa façon de progresser, qui n’oublie pas non plus une histoire de sentiments à l’eau de rose ( les premières scènes entre Cage et son fils sont bien nunuches quand même...) et une série
d’effets spéciaux à couper le souffle, qui sont cela dit assez réussis, surtout le crash aérien auquel assiste Nicolas Gage. J’avais rarement vu une catastrophe filmée de cette manière, assez
improbable mais un régal pour les yeux. Ce dernier joue comme à son habitude, ce qui veut dire qu’il s’en sort pas trop mal, et pour une fois il n’a pas été affublé d’une coupe ridicule ou
d’ajouts capillaires qui ne font que mettre en évidence les problèmes de calvitie de notre héros américain. L’histoire se laisse suivre agréablement pendant au moins une bonne heure mais il faut
remarquer que la fin souffre vraiment de lourdeurs et d’une réthorique assez ampoulée et tire larmes, avec des adieux père fils qu’on s’en venir avec de gros sabots, sans la moindre finesse.
PREDICTIONS est un blockbuster divertissant, pour les amateurs de film catastrophe et de fin du monde imminente, mais trop frileux et stéréotypé pour qu’on puisse faire la liaison avec
« Darc City », par exemple. D’Alex Proyas, on attendait mieux (6/10)