Magazine Cinéma
Estampillé depuis le début du projet comme un navet potentiel, Dragon Ball Evolution n’a pas d’autre mérite que celui de confirmer sa réputation. Le produit fini est sans aucun doute ce qui peut se faire de pire au cinéma de nos jours. C’est tellement mauvais que ça fait limite cliché : on sent les cadres au sens artistique proche du néant s’emparer de la franchise Dragon Ball (manga ô combien adulé par des fans à travers le monde) pour l’américaniser dans l’espoir d’en faire une nouvelle série de films lucratifs. Seulement ici, les ingrédients réunis sont mauvais. Le scénario est abrutissant et ne parvient jamais à capter la formule magique qui a fait le succès du matériau d’origine, mais préfère se concentrer sur des intrigues romantiques et adolescentes puantes. Le réalisateur, James Wong, fait preuve d’une paresse incroyable : la mise en scène est pauvre et la direction d’acteurs inexistante. Justin Chatwin dans le rôle principal de Goku approche le niveau zéro de charisme et son jeu devient vite irritant (il l’était déjà dans la Guerre des Mondes dans lequel il jouait le fils de Tom Cruise). Les rôles féminins sont lookés comme des poufiasses amatrices de tecktonik (mais que fait Emmy Rossum dans cette galère ?) et je ne parle même pas de Chow Yun Fat, tristement ridicule. A noter également la présence de Picolo, personnage mythique du manga, qui devient ici un vulgaire ennemi à l’accoutrement risible (sous lequel on retrouve James Marsters, Spike dans Buffy). Des décors aux effets spéciaux en passant par le jeu d’acteur, tout sonne cheap et raté. Un ratage en bonne et due forme qui a rencontré aux USA un échec retentissant au box-office. Pourtant, Zack Snyder a récemment prouvé qu’il était possible d’adapter une œuvre réputé inadaptable avec Watchmen. Il faut croire que le talent n’est pas à la portée de tous à Hollywood.