Prédictions d’Alex Proyas
Résumé: En 1956, pour l’inauguration de leur nouvelle école, des enfants créent une capsule temporelle dans laquelle ils enferment des dessins représentant leur vision du futur. 50 ans plus tard, la capsule est ouverte et les dessins distribués aux nouveaux élèves. Lorsque son fils ramène à la maison le dessin qui lui a été confié, John Koestler (Nicolas Cage) ne peut s’empêcher de s’y intéresser, puisque la feuille en question ne contient qu’une suite de chiffres aléatoires. Il ne tarde pas à découvrir que certains de ces chiffres représentent en fait les dates des plus grandes catastrophes mondiales des cinquante dernières années…
Cinq ans après le sympathique mais un peu hybride I, Robot, Alex Proyas fait enfin son grand retour derrière la caméra. Un retour que j’attendais avec impatience, puisque l’immense Dark City est un de mes films préférés. Malheureusement, si ce Prédictions a été un succès public aux Etats-Unis (ce qui fait plaisir pour son réalisateur), c’est loin d’être le cas artistiquement. Encore plus que dans I,Robot, on ne ressent que très rarement la patte de Proyas, et son style visuel si marqué habituellement ne transparait que trop rarement. Il emballe tout de même quelques beaux morceaux de bravoure, comme un impressionnant crash d’avion en plan séquence, ou encore un terrible accident de métro. Le reste du temps, le film est très platement mis en image, ce qui fait qu’on s’ennuie pas mal. Mais le principal défaut vient du scenario, assez décevant il faut l’avouer. Sur un point de départ excitant, le film finit par se prendre les pieds dans le tapis, rendant carrément les fameuses prédictions du titre totalement caduques. *SPOILER*En effet, elles ne servent strictement à rien : ni à avertir l’humanité pour changer l’avenir, puisqu’au final le héros ne change rien, ni à démontrer la puissance et la légitimité des bienfaiteurs aliens, puisque ceux-ci ne se montrent qu’aux personnes choisies et emmènent celles-ci sans autre forme de procès. Dans ce cas-la, pourquoi envoyer un message prédisant la fin du monde ? Ben pour rien…
On saura gré tout de même au film d’aller jusqu’au bout de sa logique (mort du « love interest », pas de véritable happy end, puisque la Terre et réellement détruite à la fin du film)*FIN SPOILER* et à Proyas d’avoir réussi à canaliser Nicolas Cage qui pour une fois ne cabotine pas trop. Dommage donc que le scenario ne tienne pas vraiment la route et que le final sente un peu trop la propagande pour l’Eglise de Scientologie. On espère que Proyas va rapidement revenir vers un projet plus personnel pour faire oublier ce ratage rageant.
Note : 5/10
Dragon Ball Evolution de James Wong
Résumé : Goku (Justin Chatwin) vit avec son grand père depuis son plus jeune âge. Malgré de grandes aptitudes au combat, il est la tête de turc des gros bras de son lycée, ayant promis à son grand-père de faire profil bas. Le jour de son 18e anniversaire, celui-ci lui offre son bien le plus précieux, une Dragon Ball. La légende raconte que celui qui réunira les sept Dragon Balls se verra accordé un vœu. Malheureusement pour Goku, le démon Piccolo est à la recherche des Dragon Ball pour asseoir sa domination sur la Terre…
Depuis des mois les producteurs de cette adaptation live de l’œuvre culte d’Akira Toriyama tentent d’entretenir le buzz sur le net à grands coups de photos promotionnelles et autres bandes-annonces. Et depuis des mois, les fans de la saga pleurent devant les mêmes photos et bandes-annonces, bien conscients que le manga culte a certainement été massacré par la moulinette hollywoodienne. Et au final, pas de surprise. Dragon Ball Evolution est définitivement mauvais, et représente ce que l’industrie hollywoodienne peut produire de pire. Le scénario reprend vaguement la trame de l’Armée du Ruban Rouge, en remplaçant le chef de ladite armée par Piccolo. Un choix discutable, mais pourquoi pas… Ce qui est déjà plus gênant, c’est d’avoir transformé San Goku en ado crétinoïde genre Karaté Kid, et d’avoir gommé tous les éléments politiquement incorrects qui faisaient le sel du manga et de l’anime : Krilin a disparu, Tortue Géniale, sous les traits de Chow Yun Fat, a perdu sa carapace et a soudainement rajeuni (et ce n’est plus un pervers), San Goku n’a plus cet innocence enfantine qui le rendait si attanchant, bref, on se retrouve devant un produit lisse et aseptisé de plus.
Et le reste ne vole pas plus haut. Piccolo, incarné par un James Marsters engoncé dans un pauvre costume de caoutchouc, ne sert strictement à rien et passe tout le film perché sur une nacelle. Les décors sont d’une laideur hallucinante, soit en images de synthèse baveuses à souhait, soit en carton pâte bien artificiel. Les quelques scènes d’action sont illisibles (mention spéciale à la fight contre l’armée de Piccolo, qu’on croirait sortie de Power Rangers) et ridiculement courtes. La seule réussite du film reste le kamehameha final, plutôt bien fichu.
Bref, un très gros gâchis, prévisible mais rageant tout de même…
Note : 1/10
Fast and Furious 4 de Justin Lin
Résumé: Après avoir échappé à la prison, Dom (Vin Diesel) a poursuivi ses activités de pirate des routes en compagnie de Letty (Michelle Rodriguez). Suite à une failli tourner à la catastrophe, il a décidé de quitter la jeune femme pour éviter de la mettre en danger. Lorsque celle-ci est assassinée, Dom retourne à Los Angeles pour venger sa mort. Il retrouve là-bas Brian O’Connor (Paul Walker) qui enquête sur un trafic d’héroïne. Les deux affaires étant liées, les deux anciens amis sont obligés de faire de nouveau équipe…
La saga Fast and Furious n’a jamais réellement brillé au firmament des œuvres phares du septième art, mais a toujours rempli son contrat de divertissement honnête (mis à part peut-être le calamiteux second épisode). Après un petit détour par Tokyo, ce quatrième épisode a la bonne idée de réunir l’équipe d’origine, dont le toujours charismatique Vin Diesel, en perte de vitesse depuis quelques années. Des retrouvailles qui font plaisir, mais qui ne font pas oublier les faiblesses d’un film assez paresseux. Le film est en effet très bavard et ne propose que peu de morceaux de bravoure. Pourtant, le potentiel était là et le film s’ouvre sur une impressionnante scène d’attaque d’un convoi d’essence. Si elle rappelle bien évidemment les scènes du premier film, elle épate par son dynamisme et la perfection de sa réalisation. Dommage dès lors qu’ensuite le film devienne très pantouflard, puisqu’au final on ne verra que très peu les voitures et on n’aura droit qu’à trois autres scènes d’action excitantes sur le papier, mais au final assez mal fichues (la course dans LA aurait pu être excitante, mais y assister au travers du GPS des voitures l’est beaucoup moins). Seule la poursuite finale dans les tunnels retrouve un peu de punch, mais est tellement mal montée qu’on se demande quelle voiture on est en train de regarder.
Heureusement, l’alchimie entre les acteurs fonctionne toujours aussi bien. Vin Diesel et Paul Walker forment un très bon duo, à l’aise dans leurs personnages, et la belle Jordana Brewster apporte la touche de féminité nécessaire à tout ça. Moins beauf que les précédents opus (enfin on a quand même droit à du rap et à des pépés en tenues légères, mais largement moins qu’avant), Fast and Furious 4 se consomme et s’apprécie très vite, mais s’oublie aussi très vite…
Note : 5/10