Est-ce que vous avez bien profité de votre séjour à Los Angeles lors de l’enregistrement de cet album ?
Andreas Ferro : Non, pas vraiment. Nous avons préparé beaucoup de choses dans notre home studio avant de partir pour la Californie. Une fois là-bas, nous avons travaillé sept jour sur sept pour arriver au résultat auquel on est arrivé sur « Shallow Life ». Par exemple, cette fois-ci, nous avons attaché une attention particulière à l’écriture des paroles. Sur nos précédents albums, nous avions parfois négligé cet aspect de notre musique. Nous n’avons donc pas eu beaucoup de temps pour profiter de la ville et de ses distractions.
Peux-tu nous éclairer sur la signification de ce titre, « Shallow Life » ?
En fait, il décrit le monde dans lequel on vit à l’heure actuelle. Toutes ces choses superficielles qui nous entourent, la télévision, la mode… et qui nous font oublier l’essentiel. Je trouve qu’il faut constamment que l’on fasse attention pour ne pas faire passer les choses futiles au premier plan sans arrêt. Nous en avons besoin pour nous détendre mais il ne faut pas se détourner complètement des ce qui est essentiel dans la vie. En même temps, ce sujet n’est pas celui qui domine sur l’ensemble de cet album.
Comment la phase de conception proprement dite s’est-elle déroulée ?
En fait, pour ce nouveau disque, nous avons composé 25 titres sans idées préconçues et en cherchant à explorer différentes voies, quitte à nous éloigner de notre style musical d’origine. Par exemple, si nous avions envie de composer un morceau avec des guitares funky ou vraiment punk, on le faisait. Le but était d’expérimenter au maximum, de chercher des nouvelles pistes à explorer pour nous exprimer. Nous avons besoin de montrer que nous avons évolué depuis nos débuts en 1998. Ensuite, nous avons réécouté tous ces morceaux et nous avons dû faire des choix pour que l’album soit cohérent, que chaque titre s’enchaîne correctement avec les autres. Nous avons donc laissé de côté certaines compositions. C’est un processus naturel qui nous permet, en même temps, de faire évoluer notre musique.
Comment s’est déroulé votre travail avec le producteur Don Gilmore (Linkin Park, Avril Lavigne) ? Pourquoi ce choix ?
En fait, c’est toujours assez difficile à expliquer. Il ne suffit pas de choisir un producteur et de se dire que nous avons fait la moitié du travail. C’est plus complexe que ça. En fait, nous avons choisi quelques personnes dans une liste de gens susceptibles de pouvoir travailler avec nous. A chacun, nous leur avons envoyé les démos que nous avions enregistrées dans notre home studio à Milan. Nous avons alors eu différents retours et Don a paru être la personne la plus motivée pour produire cet album. Il nous a dit qu’il voyait « Shallow Life » comme un disque ayant un gros potentiel. Don est venu nous voir en studio où nous lui avons joué les morceaux. Nous avons tout de suite accroché avec lui. Don est une bête de travail et, en même temps, il crée les conditions nécessaires pour que tout se déroule parfaitement dans une ambiance décontractée.
Qu’est-ce qu’il a apporté aux morceaux en eux-mêmes ?
La musique était déjà écrite quand nous sommes rentrés en studio. Donc, nous avons juste arrangé certaines choses, coupé des parties que l’on trouver trop redondantes à force d’écouter les morceaux. Au final, les titres retenus sont plus directs et le message que l’on veut faire passer à travers eux est plus clair. Et puis, comme je te l’ai dit, nous avons cherché à écrire des textes plus concis, sans utiliser toute l’imagerie poétique de nos précédents albums. Nos voulions absolument être clair dans ce que nous avions à dire afin que l’auditeur puisse comprendre notre message, afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté quant à son interprétation.
Est-ce que vous espérez secrètement de prendre la place d’Evanescence ?
Je ne sais pas (rires). Je ne connais pas grand chose de ce groupe mais ils ont un parcours différents du nôtre. Nous sommes dans le circuit depuis un moment et nous avons une solide base de fans qui nous suit. De plus, notre musique est différente. La seule chose que nous ayons en commun est le fait d’avoir une chanteuse. Nous respectons ce qu’ils font mais chacun suit son propre chemin !
Propos recueillis par Laurent Gilot & Elvira Santa
Photo : DR
Lacuna Coil, Shallow Life (Century Media)
Sortie le 20 avril 2009
www.myspace.com/lacunacoil
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Lacuna Coil, Spellbound, Vidéo