L'impôt. Quelle douloureuse! Surtout en cette fin de mois de mai, où nous devons tous penser à renvoyer nos déclarations de revenus. De quoi s'agit-il au juste l'impôt ? Tout le monde est à peu près d'accord sur le sens de ce terme économique : un prélèvement obligatoire, sans contre-partie directe, réalisé par l'Etat ou une Collectivités locales pour financer ses dépenses et réguler l'activité économique. En clair, l'impôt ne doit pas être considéré comme le prix acquitté pour un service publique. Tout simplement parce que chacun ne paye pas le même montant d'impôt alors que tous accèdons aux services publiques : hôpitaux, écoles, routes, etc.
L'impôt est loin d'avoir une forme unique. Il est direct, indirect, national, régional, réels, personnels, progressif, dégressif, proportionnel, global, fragmentaire, etc.
Dans ce premier billet sur l'impôt, je vais m'intéresser sur l'une des fonctions : l'incitation économique. Il s'agit pour la direction des impôts de dégrèver des revenus pour encourager l'épargne quand on défiscalise par exemple l'épargne boursière si les montants qui transitent par un PEA (plan d'épargne action) y sont maintenus plus de huit ans, pour développer l'investissement quand on défiscalise une partie des revenus perçus dans le foncier (loi de robien ou besson).
Le remboursement de 20% du montant des intérêts payés sur un crédit immobilier pour l'acquisition d'un premier logement proposé par Nicolas Sarkozy entre dans cette démarche. Enfin pas tout à fait. D'abord, il est ciblé. Tout le monde ne pourra pas bénéficier de cette mesure, une fois votée - car elle devra être votée. Si on analyse l'objectif, il s'agit de redonner un peu de capacité d'endettement alors que les prix de l'immobilier sont au plus haut et que les taux remontent.
A première vue, la mesure est louable mais elle pourrait bien être inefficase. Les ménages qui ne pouvaient plus emprunter, vont effectivement retrouver un peu d'air pour boucler leur budget. Les banques vont être plus souples sur les critères et les garanties de remboursement. Donc, relancer la demande de logement et la spéculation immobilière.
C'est bien la difficulté du financement qui a permis ces derniers mois de calmer les ardeurs de la hausse. Les prix s'étaient stablisés, sans pour autant descendre. Une nouvelle remontée de taux permettait même d'espérer un début de baisse des prix de ventes. Or cette modification fiscale lève la pression sur les vendeurs. La demande, calmée par les conditions de financement, redevient plus active... avec un risque de voir remonter à nouveau les prix. Et au final, le cadeau fiscal va accentuer une situation déjà intenable.