Ayant donc épuisé la plupart des ressorts d'un tel sujet, Munz et Bitton tombent rapidement dans la redite, et tombent alors dans plusieurs des pires travers de la comédie populaire française. D'une part, des digressions inutiles avec les histoires d'amour complètement factices des deux héros : la love affair cheveu-sur-la-soupe de JP Darroussin avec une mineure, et l'idylle plus sérieuse mais aussi mal traitée de Gégé Lanvin et de la mimi Barbara Schulz (qu'il vaut mieux aller voir dans le nullissime Celle que j'aime d'Élie Chouraqui car elle y passe son temps en tenue d'Ève). D'autre part, des dialogues usées jusqu'à l'os, du genre « - Y a de quoi se jeter par la fenêtre - Ouais mais t'habites au rez-de-chaussée », ou alors horriblement vulgos (on croirait que Jean-Claude Convenant a servi de script doctor). Au milieu, le spectateur est un peu gêné, et surtout fort ennuyé.
Car on s'emmerde sévèrement dans ce film aussi long que son titre, qui ne commence à enchaîner véritablement les rebondissements que dans une dernière demi-heure plus dynamique mais guère plus attrayante. Les personnages du film étant soigneusement étiquetés (les gentils, les méchants, et personne au milieu), on sait bien qui sortira vainqueur de cette bataille se menant à coups de virements bancaires. Au moins, dans Ah! si j'étais riche, il y avait un semblant de suspense. Finalement, on se contentera de la prestation façon minimum syndical mais certes pas désagréable du Lanvin - Darroussin, ainsi que celle du trop méconnu (mais bigrement sympa) Scali Delpeyrat. Puis on se détournera sans mal d'un film aussi exaltant qu'une partie de Monopoly.
3/10