Si les prochaines élections européennes ne passionnent pas les foules, elles intéressent au plus haut point la faune politique estampillée UMP. Michel Barnier (ministre de l'agriculture) et Rachida Dati (Garde des Sceaux, ministre de la justice) étant têtes de liste et quasiment assurés d'être élus, ça libère deux places au gouvernement.
Nicolas Sarkozy nous a habitué à des remaniements "perlés", changeant un ou deux ministres, déplaçant l'un pour recaser l'autre sans causer un réel chamboulement. En sera-t-il de même cette fois ou assistera-t-on à un vrai chambardement ? En tout cas, les ambitions sont affutées et les candidats n'hésitent pas à déclarer leurs désideratas.
Nadine Morano, secrétaire d'état à la famille, voit plus grand. Elle se verrait bien à l'Intérieur, à la Défense, voire à l'éducation englobant aussi la famille. Dans un république virant de plus en plus à la cour de Versailles, Morano a ses chances d'obtenir une promotion. Elle le sait, mais ne vise-t-elle pas un peu trop haut ?
Christine Boutin s'imagine à la Justice ou à l'Agriculture, les deux postes libérés par les futurs députés européens. Hubert Falco, secrétaire d'état à l'aménagement du territoire guigne aussi l'agriculture tout comme Alain Marleix et Laurent Wauquiez.
Jean-Louis Borloo, Xavier Darcos, Luc Chatel et même Jean-Marie Bockel veulent la justice. Il y en aura au moins trois de déçus ! L'ambitieux le plus drôle étant tout de même Borloo dont on parle pour un "grand ministère" de l'Intelligence regroupant l'éducation (décidément, Darcos est sur un siège éjectable !) et d'autres attributions. Quand on voit ce qu'il a fait de l'écologie (officiellement, il est le N°2 de gouvernement), on peut se poser des questions sur les questions d'intelligence.
Tous ces petits jeux de petites ambitions montrent à quel point les socialistes ne sont pas seuls au chapitre des mesquineries politiques. Il sera bon de le rappeler à Frédéric Lefèbvre et à tous les porte-flingues du gouvernement à l'occasion.
Dominik