Les yeux du stade et le terrain d'aviation

Une mi-temps de Chelsea - Liverpool. Et une mi-temps de Aviator. Ce film de Martin Scorsese qui narre la vie aérienne de Howard Hughes, tribulations intérieures comprises [Télérama en cause très bien]. Voilà ma soirée télé.
Une soirée aérienne qui aura eu cette particularité : dans un cas, pas pu vivre la fin d'une fabuleuse aventure [finalement, Liverpool restera à quai mais a encore gagné des coeurs] et dans l'autre cas pas pu découvrir le début d'une fabuleuse aventure où tout ou presque était finalement expliqué dans les premières images, ai-je lu en prolongations. C'est donc au couteau et sans lumière que j'ai erré dans le brouillard de l'histoire, heureux de cette errance, chopé par le personnage incarné par Di Caprio, me disant après coup que cette amputation des éléments de narration avait sans doute aussi contribué à me "happer" plus encore par ce film tout en densité. Qui décolle et monte en puissance, à l'aise dans les airs.
Le rêve anglais d'un côté, avec victoire finale pour Chelsea et la face cachée du rêve américain de l'autre. Quelques mots prononcés par un enfant et toute une vie qui en découle. Une mère qui met en garde et transmet ses névroses. Des montagnes qui se soulèvent et des hordes de TOC qui déforment. Des yeux qui voient au-delà du réel, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Fascinant.