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Mes beaux-parents ont pris les gosses pour 15 jours!

Par Theclelescinqt


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Comme vous pouvez vous y attendre, je me sens légèrement débarrassée. Quinze jours de semi-vacances de Pâques! Parce que la gamine, elle, ils ne la prennent pas, faut pas pousser! (Risquerais-je de m'ennuyer? La réponse est : non.)

Mais enfin ils prennent les quatre garçons, je comprends donc qu'une petite vipère en plus, même pas propre à 2 ans et demi, et au langage non distinct à moins d'être muni d'un décodeur spécial que j'ai mis des années à peaufiner entre ma cuisine et ma salle de bain, cela fasse trop. OK, OK! Ca fait trop je vous dis, j'ai bien compris, surtout que Monsieur et Madame Lescinqt seniors vont quand même sur leurs 70 ans. Alors, bien qu'ils (enfin surtout l'une des deux) m'aient rendu la vie de famille très désagréable au moins durant mes cinq premières années de mariage, je leur tire quand même mon chapeau.

Ce n'était pourtant pas gagné d'avance. Même après la naissance de mon fils aîné, le vrai petit-fils de ma belle-mère c'était Archibald, point. Le dit Archibald étant le premier fils de mon mari. Ma belle-mère et moi ne pouvions nous voir en peinture, mais j'ai tenu bon : mes enfants devaient avoir des grands-parents. Je me suis donc forcée à venir, forcée à ne pas relever des remarques extrêmement désagréables à mes oreilles (et quand on a un caractère de cochon ce n'est pas si facile que ça, croyez-moi.) Bref j'ai fait profil bas et au final mes beaux-parents reçoivent nos quatre garçons deux à trois fois par an pour au moins une quinzaine de jours. Un peu crevés parfois, ils se demandaient quand nous allions arrêter d'en faire.

Jamais, pourquoi?

Et tout le monde est content. Nos gamins adorent leurs grands-parents qui le leur rendent bien. Ma belle-mère, qui est extrêmement maniaque et une vraie tordue toquée fée du logis, supporte l'irruption dans sa maison de quatre gnômes la plupart du temps hurlant, se chamaillant, voire se volant des jouets non prêtés au préalable, quand ce n'est pas effleurant un meuble ciré du bout de leur chaussure! Un vrai scandale, mais toléré, ce qui, quand on connaît la personne en question, ne laisse pas d'émerveiller sur le génie de l'esprit humain.

Je ne me fixe qu'une règle, celle de ne pas me préoccuper de ce qui s'y passe, car ça ne correspond pas toujours à mes principes. Ainsi un jour, alors que je me vautrais péniblement, considérablement enceinte, dans le seul fauteuil en rotin même pas rembourré de la maison, d'où je venais de faire décamper le chat, j'entendis mon beau-père s'exclamer devant un de mes fils : "Si tu n'arrêtes pas de te la toucher on va te la couper!" 

Sidérée, je vis alors passer un beau-père à l'air affairé en direction de l'atelier, pour en revenir avec une paire de cisailles!

"Mais vous allez le rendre impuissant (avec vos sornettes!)", m'écriai-je, un ouvrage de psychotruc dans les mains.

Le plus sidéré des deux a été freîné dans son élan. Jamais une chose aussi psychanalinchintz n'avait été prononcée sous ce vénérable toit. Ma belle-mère m'a fait remarquer d'un ton sec que son fils avait été élevé ainsi et que manifestement cela ne l'avait pas rendu impuissant. J'ai eu la force de répondre que jusqu'à présent c'était moi (et celui qui avait failli devenir impuissant) qui décidions de l'éducation de nos enfants.

La vraie solution m'apparut assez rapidement. Il valait mieux que je m'y rende le moins possible. Car je ne sais pas si chez vous c'est ainsi, mais dans la vieille France les gens se sentent autorisés à dire ce qu'ils pensent lorsqu'ils sont chez eux, et rien du tout lorsqu'ils sont chez les autres. Il semble que nous ayons la propriété chevillée au corps.

C'est pourquoi je préfère recevoir, car chez moi je ne crois intimer jamais à personne, d'une manière ou d'une autre, y compris subliminale, l'ordre de se la boucler pour être "admis", ce qui est beaucoup plus fréquent qu'on croit.

Donc je ne m'en occupe plus. Je téléphone le moins possible. Je laisse ces grands-parents faire à leur sauce, c'est à dire les gâter-pourrir d'un côté tout en leur farcissant la tête de lambeaux d'un monde qui n'a plus cours de l'autre. Mais c'est ça les grands-parents, la transmission du passé aux générations tout juste sorties du berceau.

De toute façon, nos gamins sont toujours ravis d'y aller, c'est un signe!

Et moi pendant ce temps?

Je reprends mon souffle. Je passe des journées à me promener avec Nina, une ou deux copines et leurs bambins. Je n'ai plus l'heure de fermeture du centre de loisirs en tête. Je peux ne pas me lever dès potron-minet. J'ai l'intention de lire enfin les bouquins récemment achetés pour le premier prix littéraire des blogueurs que je ne peux que regarder depuis des jours et des jours.  Je vais pouvoir laver les draps des lits superposés et les refaire dans me presser (essayez de faire à la suite quatre lits superposés, vous comprendrez.) Ranger cette saleté de chambre. Broder des coccinelles sur des tennis pointure 25.

Les vacances...ou presque.


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