Deodorants : fin de la polemique sur les sels d’aluminium ?

Publié le 14 avril 2009 par (dé)maquillages @demaquillages
Il y a un mois, un billet de beauté-blog avait retenu mon attention. Il s’agissait de l’interview d’un responsable scientifique d’Unilever* au sujet du dernier déodorant Dove Hair Minimising. Ce monsieur affirmait que la polémique sur les sels d’aluminium contenus dans les déodorants antiperspirants serait née d’une rumeur absolument non fondée.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, les sels d’alu sont actuellement très critiqués car ils sont soupçonnés par certains d’être cancérigènes. Évidemment, les associations de consommateurs et la blogosphère beauté, qui sont plutôt méfiants et naturo-addicts, ont relayé et amplifié l’information, à tel point que les labos sont tous en train de plancher à la substitution éventuelle de ces molécules.
Et voilà que je lis dans le Marie-Claire de ce mois-ci que oui, le lien entre sels d’aluminium et cancer du sein serait bien une intox** ! Leurs arguments, complémentaires à ceux de Unilever, me semblent plutôt convaincants. Je résume :
  • Selon M. Lefort de Unilever, cette polémique serait née de la diffusion d’un mail du Pr Casanova Larrosa, qui lui-même dément en être à l’origine (ndlr : aucune preuve de cette affirmation).
  • Elle a ensuite été confortée par plusieurs études scientifiques mais leurs méthodologies et leurs interprétations ont été très contestées par la communauté scientifique internationale.
  • Les très sérieuses (et indépendantes) agences du médicament américaine (FDA) et française (AFSSAPS)se sont prononcées, après études poussées, en faveur de l’innocuité des produits cosmétiques contenant des sels d’alu.
  • Un groupe d’experts cancérologues a publié un article à ce sujet dans « Le bulletin du Cancer » de septembre dernier***. Leur verdict : « Nous avons compilé la littérature scientifique internationale et analysé le niveau de preuve des travaux les plus pertinents sur la question. Résultat : on ne peut incriminer les déodorants dans la survenue des cancers du sein Les seules publications qui laissent planer le doute sur la responsabilité des déodorants ne répondent pas à des questions essentielles. […] L’augmentation des tumeurs résulte t’elle de l’utilisation fréquente de déodorants ou bien d’une hyperandrogénie (cad une augmentation de la sécrétion d’hormones masculines ?). » Pour ma part, je suis persuadée qu’il y a un fort lien entre l’hyperandrogénie et l’intensité de la transpiration. Hormones mâles = + de transpiration (voir chez les hommes !). Hormones mâles = + de poils = + de transpiration(toutes les femmes ayant épilé un jour leurs aisselles le confirmeront).
  • On met du déodorant des deux côtés, or à peine 5 % des tumeurs du sein sont bilatérales.
  • Les hommes utilisent quasiment autant de déos que les femmeset le nombre de cancers du sein masculins reste stable, autour de 1%.
  • Selon une étude américaine, la pénétration de l’aluminium à travers la peau est seulement de 0,012%. Ils ne bouchent pas les pores, et d’ailleurs, s'ils franchissaient vraiment la barrière cutanée, ils seraient efficaces pendant des semaines ! Mais ils sont en réalité éliminés avec la sueur et le frottement des vêtementsD’où l’obligation si l’on veut rester net d’en réappliquer tous les jours !
A chacun maintenant de se faire sa propre opinion !

* Stephane Lefort, Responsable Scientifique Produits Hygiène/Beauté, Unilever.
** Article bien ficelé de Rica Etienne, que je me permets de recopier en partie. Marie-Claire n°681, Mai 2009. www.marieclaire.fr

*** « L’utilisation de déodorants . antiperspirants ne constitue pas un risque de cancer », de Moïse Namer et al, Bulletin du Cancer, 25/09/08.