Le champ récent des cigognes
Publié le 14 avril 2009 par Zappeuse
La première fois qu’il me fut donné de voir de près une cigogne, une vraie, c’était dans un parc ornithologique sarthois. Puis vinrent mes visites fréquentes au parc du Teich, sur le Bassin d’Arcachon : la cigogne y vient parce-qu’elle s’y sent bien, y reste parce-que la tambouille est gratuite et à portée de bec. Puis j’en vis entre Rochefort et Marennes, perchées sur les pylônes électriques. La cigogne blanche (ciconia ciconia pour les intimes) fait partie du paysage champêtre de nos virées saintongeaises et girondines. A ceci près que je n’en avais jamais vu dans le périmètre urbain de Bordeaux, ce qui est chose faite depuis moins d’une heure, où deux de ces spécimens vaquaient dans un champ plus souvent dévolu aux ruminants, juste à côté du Parc Floral d’où je revenais dépitée, les pivoines n’étant toujours pas en fleur.
Si elle nous semble de plus en plus banale (quoique suffisamment belle à regarder pour valoir un demi-tour serré sur la chaussée ou au giratoire le plus proche, tout dépend du coefficient de témérité du conducteur), la cigogne n’a pourtant pas toujours fait partie du paysage. Avant le XXè siècle, c’était l’oiseau rare et exotique : l’un d’eux aurait été tué en 1841 du côté de Rochefort, puis plus rien avant les années 1960, où l’animal est quand même fort peu présent dans les régions humides de l’ouest et du sud-ouest. Dans les années 1970, il en restait moins de dix couples en France. Aujourd’hui, il y en aurait au moins 700 couples, et la marmaille se porte bien.
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