Parler de sexe, décrire une relation sexuelle, parvenir à mettre en mot ce qui relève parfois de la pure bestialité - pardon je m'égare - n'est en effet pas simple. La littérature française regorge d'exemples, mais comment suivre le sien ? Réalisme ou sous-entendu ? Évocation ou description médicale ? L'anatomie des uns comme des autres n'a pas réellement de sensualité sans une alchimie verbale, et là encore, les écueils sont nombreux...
« Alors qu'est-ce qu'un pauvre romancier doit faire ? Une partie du défi est linguistique. Doit-on appeler un chat un chat, ou risquer le ridicule avec une métaphore », se demande Maeve ? Et même dans ce dernier cas, quels référents prendre sans plonger dans le grotesque ? L'humour reste la voie royale, mais sait-il rendre efficacement la tendresse et l'osmose ?
D'autant que ses personnages ont tout perdu par amour : jetés dans l'ignominie, éconduits socialement, repoussés par leur famille... Bref, rien de très glamour, mais quelque chose de fusionnel et de puissant. Et c'est finalement en écoutant un titre de The Killers, Bones, que la tension s'est défaite. « Je n'ai aucune idée de si mon texte est érotique. Le mieux qu'un écrivain puisse faire, c'est de créer une émotion, un moment intense et chargé d'espoir. »
Le temps dira si elle a eu raison...