La dĂŠclinaison de la directive europĂŠenne ÂŤ Bâle II Âť, qui vise Ă sophistiquer et harmoniser les pratiques de gestion des risques bancaires, se poursuit au Maroc avec la mise en place des approches avancĂŠes.Â
Une mise en Ĺ“uvre adaptĂŠe au contexte du Maroc
La dÊclinaison de la rÊforme Bâle II au Maroc, telle que dÊfinie par le rÊgulateur, respecte un planning de mise en œuvre diffÊrent de celui Êtabli par la Commission Bancaire en France. Cette dernière, tout en imposant une unique date d’application de la rÊforme (fin 2007), a laissÊ aux Êtablissements bancaires le choix de l’approche utilisÊe : standard, Notations Internes approche fondation (IRBF), Notations Internes approche avancÊe (IRBA).
Le rÊgulateur marocain, dans un souci d’homogÊnÊitÊ et de performance des Êtablissements financiers, a choisi d’imposer dans un premier temps l’application seule de l’approche standard de la rÊforme, puis lors d’une seconde phase, la mise en œuvre des approches Notations Internes. Les Êtudes d’impact relatives à la mise en place de ces mÊthodes (QIS : Quantification Impact Studies) ont ÊtÊ initiÊes en janvier 2009 avec les banques de la place marocaine afin de valider les consÊquences de la rÊforme et le planning de mise en œuvre.
De plus, Le ratio de solvabilitÊ fixÊ par le rÊgulateur marocain à 10% actuellement va Êvoluer avec une prÊvision d’un passage à 12% fin 2010.
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Des enjeux stratÊgiques‌.
L’approche Notations Internes de la rÊforme Bâle II doit permettre un calcul des fonds propres adaptÊ au profil de risque de chaque Êtablissement. L’Êvolution par rapport à la mÊthode standard concerne donc la sophistication de mesure des fonds propres nÊcessaires à la couverture du risque de crÊdit, du risque de marchÊ et du risque opÊrationnel, laquelle va se rÊpercuter sur les processus pratiques d’octroi des engagements par les banques.
Le principal prÊ-requis à l’Êlaboration des modèles internes est la mise à disposition d’historiques de donnÊes suffisamment fiables pour chacun des risques traitÊs. La profondeur d’historique nÊcessaire est variable en fonction du portefeuille clientèle et du type de paramètre modÊlisÊ.
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‌et bÊnÊficiant de retours d’expÊrience internationaux
Les Êtablissements du Maroc vont en effet bÊnÊficier du retour d’expÊrience de l’ensemble des acteurs europÊens ayant rÊcemment travaillÊ sur ces aspects, en Europe notamment. Cela se traduit aussi bien en termes de compÊtences humaines que d’outils informatiques.
Selon les analyses menĂŠes par Sia Conseil, le coĂťt complet de mise en Ĺ“uvre de l’approche Notations Internes va engendrer un coĂťt total pour le secteur bancaire marocain s’Êlevant Ă 185 millions de dirhams. Ce coĂťt est une estimation complète des charges pour l’ensemble des ĂŠtablissements marocains, incluant l’avancement de la constitution des historiques de donnĂŠes et la prise en compte des activitĂŠs des filiales. Toute implication de ressource est comptabilisĂŠe dans cette ĂŠvaluation. Par contre, le recours Ă des ressources externes est Ă la discrĂŠtion de chaque ĂŠtablissement bancaire et ne peut ĂŞtre pris en compte Ă son coĂťt rĂŠel.Â
Il apparait que la charge de travail restante Ă fin 2008 pour la majoritĂŠ des ĂŠtablissements rend plus probable un atterrissage des diffĂŠrents projets Ă fin 2011.
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Un Êtat d’avancement hÊtÊrogène
A ce jour, les ĂŠtablissements bancaires marocains ont tous, Ă minima, dĂŠmarrĂŠ une rĂŠflexion sur la mise en Ĺ“uvre de la mĂŠthode Notations Internes de la rĂŠforme. Toutefois, l’Êtat d’avancement est très disparate, notamment sur les aspects de mise Ă disposition des historiques de donnĂŠes et d’analyses statistiques. Certains ĂŠtablissements appartenant Ă des groupes bancaires europĂŠens bĂŠnĂŠficient de la mise en place de ces approches dans leur maison-mère et donc de leur obligation depuis plusieurs annĂŠes de remonter des donnĂŠes et de constituer des historiques. Par ailleurs, la prise en compte du pĂŠrimètre complet incluant les filiales va nĂŠcessiter un effort de consolidation des engagements de chaque groupe et une harmonisation des pratiques et des modèles Ă l’intĂŠrieur d’un mĂŞme Groupe, ce qui reprĂŠsente souvent une difficultĂŠ majeure…
Article Le Matin de fĂŠvrier 2009
 Article L’Economiste de fĂŠvrier 2009
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