Richard Taillefer
Poète revuiste, cofondateur de la revue Poésimage.
Né le 21 avril 1951 à Montmeyan (Var). Enfance et adolescence à Marseille.
Vit à Savigny-le-Temple en Seine-et-Marne.
Conducteur de trains.
A publié: Combat pour un amour (1977), Litanies pour quatre saisons (Froissart 1981),
Au rond point des falaises (prix Froissart 1984), Corps de papiers (La table Rase 1991).
participation à de nombreuse revues.
Entretiens avec les peintres. Emile Sabouraud, Henri Goetz, Bengt Lindstrôm, Edouard Pignon,
Patrick Lipski, José Prédros I Ginestar...
Invité au salon du livre de Montréal en 1986 dans le cadre l'OFQJ.
A participé à l'anthologie ( "S'il te pait destine mois un poème" éd.haut de france 114 poètes sollicités par de jeunes
collègiens du Nord)
Président de la Maison de la culture "Espace Prévert" à Savigny-Le-Temple de 1993 à 1998.
Depuis 2001 assure la fonction de Maire adjoint délégué à la culture.
C'est ici que tout commence.
On construit ses rêves
dans le regard de l'autre
Qui a vécu qui vit et qui vivra
C'est un phare qui veille
au dessus de la ville
Je vous écris
avec les mots
de ceux qui portent dans les yeux
la force de ces pierres qui s'élèvent
Le livre
est un chemin de lumière
dans la nuit
Je sais que quelqu'un
habitera cette île
et l'océan
fêtera ses couleurs
Prenons garde
avec le sillage de nos silences
et l'illusion de nos libertés
Ce lieu est gardien
de nos oublies
Range
dans les casiers du temps
ces mots qui s'entrechoquent
Tout le mystère est là
Tu ne peux le saisir
sans te perdre avec lui
Nommer
pour donner aux choses
un lieu en leur absence
Une porte
restée ouverte
nous invite au voyage
Si tu franchis
la porte de ce lieu
ne te retourne pas
Garde en toi
cet infini silence
Marche
Regarde le paysage
le vol de cet oiseau
et partage cet instant
qui t'es donné
avant le pas suivant
Il y a tant de possibles
que tous ces possibles
doivent garder leur distance
Les histoires
elles dorment tout contre moi
Parfois
je les écoute rêver
Sans jamais savoir
si elles m'acceptent dans leurs rêves
Nous n'avons pas le droit
de briser la parole
qui nous éveille
L'oubli
est un renoncement complice
Ce sont les routes sans fin
d'un paysage perpétuel
Un chemin qui hésite
entre avant et après
Le ciel se brise
au rond-point des falaises
La nuit
des voix murmurent en silence
Tout est vrai et faux à la fois
Les feux du phare
clignotent inexorablement
Que retiendrons ces murs
Peut-être rien
peut-être un signe
Entends-tu la mer ?
dans ses roulis de l'aube
5 heures du matin.
Je m'approche de la fenêtre,
et je vois,
la rue, les magasins clos et les trottoirs borgnes.
Je vois,
les êtres vivants et les chiens perdus qui se croisent.
Figés,
sur mon visage
les masques de la nuit.
J'attends,
patiemment,
un improbable signe
dans la confusion du temps
qui passe.
Encore une fois,
faire face au miroir
et n'entrevoir qu'une parcelle de soi.
Ombre parmi les ombres,
dans un va-et-vient de folie passagère.
Une rage contenue
comme une douleur sourde
dont on ne sais jamais la raison
Dehors,
on a éteint
les lumières de la ville.
Le jour se lève.
La vie se métamorphose.
Richard Taillefer