Après le temps de parole diminué de l’opposition au Parlement, la réforme des collectivités prétendument “économe” mais réellement “arrangeante”, les nominations directes par l’omniprésident, le déplacement de fonctionnaires qui “embêtent” l’égo-président ou ses amis, le salaire du Prince (+ 172%) et de son entourage (+50%), les meetings électoraux aux frais des contribuables (400.000 euros à St Quentin pour 2.000 invités UMP), voilà le temps de la charcuterie électorale. Ecole Pasqua quand tu nous tiens …
Au fond, ce ne serait qu’un bruit provoqué par une opposition ne supportant pas qu’on touche à 33 circonscriptions législatives, celles que le gouvernement envisage de supprimer. Sur les 33 “sacrifiées”, 9 sont actuellement détenues par la Droite et 23 par la Gauche. Ce ne serait que ça et on en ferait tout un plat !
Dans les détails, découpages territoriaux et autres glissements de cantons pour arranger tel ou tel (au nom d’un équilibre de la représentation) c’est bien une forme de “tripatouillage” comme il y avait longtemps qu’on en avait vu…
Une commission “indépendante” a été chargée de se prononcer. Mandatées pour six ans, trois personnalités la composent, principalement désignées par l’Union du Mini-Plan (UMP). Le bidule est donc composé de Yves Guéna (UMP), ancien président du Conseil constitutionnel, proposé par l’UMP Sarkozy (maison mère) puis du constitutionnaliste Chagnollaud proposé par l’UMP Accoyer (Assemblée) et du professeur de droit fiscal Castagnède proposé par l’UMP Larcher (Sénat).
Les règles du redécoupage imposaient que le nombre de circonscriptions ne dépasse pas 577 comme actuellement (malgré la création de 14 nouveaux sièges pour les Français de l’étranger et les collectivités d’outre-mer) et répartir les sièges selon la méthode dite par tranches, avec un coefficient d’environ 125 000 habitants par circonscription avec un écart de population limité à 20 % de la population moyenne des circonscriptions.
Le groupe socialiste de l’Assemblée nationale a interpellé le Premier Ministre, en pointant ce “tripatouillage” des circonscriptions et en notant que le document remis aux députés était à des années-lumière de la démocratie exemplaire que prétendait promouvoir le Président de la République, quand il n’était encore que candidat UMP à la présidence.
Par ailleurs, avoir confié la mission du redécoupage électoral à celui-là même qui avait la veille encore la charge des intérêts électoraux de l’UMP, est un scandale. Marleix était en effet - jusqu’en octobre 2008 - secrétaire national aux élections du parti présidentiel. Il a répondu au groupe PS qu’aucun document n’a été rendu public par le gouvernement.
Le dossier de redécoupage est pourtant largement avancé. Et on est loin de l”opération neutre” qu’il promettait notamment à une délégation du PS conduite par Martine Aubry.
Le but de ce redécoupage semble de plus en plus évident : il sanctuarise quelques circonscriptions à Droite pour éviter qu’elles ne basculent un jour à Gauche, il replie plusieurs députés de Gauche dans la circonscription de Gauche voisine …, enfin, il tente de rendre plus difficile l’alternance, comme le dénonçait Martine Aubry.
Ainsi, il met le feu aux poudres. Du côté de l’UMP, sous le sceau de l’anonymat (comme pour Hadopi…), on reconnaît avoir été “bien servis”, un malaise se ressent.
Même si l’on argue d’un rééquilibrage (départements qui gagneraient un voire deux sièges), ces opérations sont faites pour déplacer tel ou tel canton d’une circonscription à une autre, fragiliser une circonscription de Gauche ou rendre “imprenable” un siège tenu par la Droite (cas le plus souvent retenu…).
Le vote dans une circonscription est très souvent le fruit d’un véritable travail de terrain, quotidien, fait de liens tissés jour après jour entre un élu et une population. Supprimer “administrativement” et arbitrairement ce travail est une opération de sape, un véritable détournement de l’évolution démocratique de territoires.
Le façonnage pour convenance personnelle ou remodelage électoral amèneraient les députés socialistes Glavany (Hautes-Pyrénées), Sapin (Indre) et Paul (Nièvre), Batho, Filippetti (Moselle) à ne plus avoir de circonscription. A Droite, réglement de compte avec les chiraquiens Clément (Loire), Tiberi (Paris), Dupont (Corrèze).
Après l’État UMP, l’État RPR, la charcuterie Sarkozy baillonne l’opposition à l’Assemblée, crée des mausolées électoraux pour ses amis et sape la démocratie en tripatouillant les territoires… C’est, avec les cadeaux fiscaux faits aux milliardaires sur le dos des citoyens qui vivent la crise, “l’autre scandale du quiquennat”.
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