Ce week-end, la blogosphère a connu son buzz pourri dont elle a le secret. L’objet, le magazine 20 Ans qui pour tenter de se relancer a tenté le coup en faisant appel à des blogueuses. 20 minutes a levé un lièvre sur les conditionslimites proposées aux blogueuses pour participer à cette renaissance… et notamment sur l’aumône donné pour une pige.
Fatalement, dans certains commentaires à travers une avalanche d’articles, quelques uns ont pris en exemple l’hebdomadaire Vendredi créé par Jacques Rosselin ; pour dire que ce dernier était précurseur dans ce domaine d’un journalisme débarrassé de ses journalistes… Je résume mais la problématique du « quel journalisme demain ? » est bien présente et à juste titre dans la manière de faire de 20 ans.
Hors on ne peut assimiler les méthodes de ces deux journaux.
Tout d’abord le modèle initial de Vendredi est de tenter de « démocratiser » la blogosphère via le format papier, en reprenant ce qu’il considère comme le meilleur de ce monde en fonction de l’actualité du moment.
D’autre part, et à ma connaissance, Vendredi ne passe commande que pour des éditos mis en première page ; l’essentiel du contenu provient donc de contenus déjà écrits par les blogueurs et ces derniers ne l’ont pas fait spécialement pour Vendredi… Etre repris par lui, c’est en somme la cerise sur le gâteau.
Aussi… il nous faut parler gros sous… Vendredi rétribue 50 € par article repris ce qui est plutôt sympathique alors puisqu’à priori, le blogueur n’avait pondu son article que pour lui et son propre – souvent maigre- lectorat. 20 Ans a proposé 5 à 10 € par pige sans certitude de publication et donc de rémunération.
Enfin, le père Rosselin est dans une vraie relation avec les blogueurs via twitter (il a un compte) ou son profil facebook. 20 ans s’est bien créé un compte twitter avec un unique message cherchant des « victimes ». Sans compter, la rencontre initiée par lui Entre Alain Minc et des blogueurs ou encore le partenariat qui va se mettre en place à l'occasion des européennes.
Au final, on est donc loin de ce qu’à fait la magazine 20 ans et du journalisme sans journaliste pour la simple et bonne raison que Vendredi se veut porte-voix de cette communauté blogosphérique… qui se veut parfois plus influente qu’elle n’est.
Et même si j’ai déjà exprimé mes doutes vis-à-vis du modèle de Vendredi, j’espère pouvoir lui dire bon anniversaire… dans 20 ans.