Diffusée sur : NBC
A partir du : 26 septembre 2007 (PreAir)
Avec qui ?
Damian Lewis (Band of Brothers), Sarah Shahi (The L Word), Robin Weigert (Deadwood), Adam Arkin (Chicago Hope), Chad Willett (Les chroniques du Mystère), Melissa Sagemiller (Sleeper Cell), Benjamin Benitez (Wanted), Brent Sexton.
Ca parle de quoi ?
Le détective Charlie Crews reprend son travail après avoir été emprisonné à tort pendant plusieurs années. De nombreux défis l'attendent dans un monde qui a bien changé. Il est maintenant temps pour lui d'avancer et d'oublier les blessures liées à son passé. Il faut aussi qu'il ait de nouveau confiance en un système qui ne l'a pas épargné. Un retour difficile donc, d'autant plus que sa nouvelle partenaire, Dani Reese, est quelque peu lasse de son métier... Malgré tout, Charlie va vite retrouver son talent d'enquêteur, notamment du à son excellente appréciation des détails de la vie qui lui offre une vision de chaque crime unique et pertinente. (source : http://www.serieslive.com/)
Et alors ?
Après Bionic Woman, la mode est décidément au recrutement d'acteurs britanniques sur NBC, puisque le rôle principal du nouveau cop show de la chaîne a été attribué à Damian Lewis. Si ça me chagrine toujours d'écouter les accents s'américaniser, j'apprécie beaucoup cet acteur que je suis depuis des années (découvert dans Warriors, puis Band of Brothers). J'étais donc assez curieuse de découvrir sa nouvelle série.
A partir d'une base assez originale, le pilote de Life nous présente finalement un cop show de facture très classique. Un meurtre à élucider pour ce premier épisode qui est rythmé par une enquête somme toute banale. Si elle ne démérite pas, elle ne sort pas non plus du lot, sans émotion, ni intensité particulière sur ce plan. Mais l'intérêt de Life est ailleurs. En effet, la série conserve tout au long de ce pilote le potentiel intéressant du concept. Il s'agit incontestablement de son attrait principal : un policier condamné à tort se retrouve réhabilité après 12 années passées derrière les barreaux. Certes, comme on est sur NBC, on a juste droit à quelques flashback de présentation illustrant rapidement l'enfer qu'a dû vivre Charlie Crews, ex-flic ayant atterri de l'autre côté, mais le suggestif fonctionne pleinement pour nous faire imaginer ce que fut sa situation. Finalement innocenté, son avocate parvient à conclure un accord très intéressant avec les autorités. Outre de larges indemnisations financières, Charlie est réintégré dans la police, où il enquête désormais sur des crimes. Le pilote nous immerge en fait dans son premier jour de travail, aux côtés de sa nouvelle coéquipière, qui est aussi celle qui doit le superviser.
Un des points intéressants du pilote réside dans la complexité des personnages mis en scène. Charlie est un policier très en colère contre le système, il ne peut pas reléguer dans le passé ces douze années qui sont une partie de lui et l'ont en quelque sorte façonné. Outre des propos plus ou moins déconnectés sur le sens profond de la vie -et une obsession relative au temps présent-, on devine un homme qui demeure profondément marqué par les évènements. S'il semble s'efforcer de cultiver une certaine distance avec ce qui l'entoure, ce masque se brise dès lors qu'il parle à un détenu ou à un proche de victime. Mais, surtout, la scène finale nous prouve qu'il n'a définitivement pas tourné la page. En effet, chez lui, sur un tableau, il a retracé toute l'affaire dans laquelle il s'est fait piéger. Il est déterminé à mettre à jour la vérité. Or, finalement, quand on voit toutes les ramifications et les photos de personnages -la plupart policiers-croisés dans le pilote, on se dit que la principale (seule?) raison qui a amené Charlie à réintégrer la police est sa volonté de découvrir l'identité de ceux (ou celui) qui l'ont piégé. Sont-ils parmi ces "collègues" de l'époque ? Qu'y-a-t-il derrière ces meurtres ? La curiosité du téléspectateur s'éveille en même temps que s'insinuent des soupçons. Apportant une autre perspective aux réticences de certains protagonistes face à la réintégration de Charlie, je pense que ce fil rouge prometteur sera le moyen d'éviter l'écueil du simple formula-show sans relief.
D'autant que tous les autres personnages présentent également une part d'ombre. La détective qui s'est vue assigner à la supervision de Charlie ne manque assurément pas de caractère. L'opposition de styles est évidente, mais l'alchimie prend bien à l'écran entre les deux policiers, s'inscrivant rapidement dans la lignée de ces duos a priori improbables qui fonctionnent de façon parfaitement complémentaire. Bien entendu, les réticences de Dani à l'égard de son nouveau coéquipier diminuent au fil de l'épisode. Cette acceptation progressive est surtout l'occasion d'apprendre que leur supérieure, dont la photo figure sur le fameux tableau relatif à l'affaire de Charlie, est vraiment décidée à ne pas laisser Charlie se réinsérer dans la police. Elle presse Dani de lui fournir des informations pour ouvrir une procédure disciplinaire et n'hésite pas à avoir recours à des menaces à peine voilées. En effet, Dani n'est pas non plus une policière exemplaire : elle revient de désintoxication après avoir plongé dans la drogue. Ces échanges tendus entre Dani et sa chef permettent de bien ancrer les deux personnages.
Au-delà de ces interrogations sur le passé qui se révèlent sombre et complexe, se développant en parallèle à l'enquête du jour, Life s'essaye aussi à un ton plus léger. Les scénaristes semblent plus s'amuser qu'autre chose quand ils font découvrir à Charlie les joies des nouvelles technologies développées lors de ses années de prison. Les multiples fonctionnalités de son téléphone portable sont une source inépuisable de découvertes -de l'appareil photo à internet. Comme c'est le pilote, cela n'est pas trop lourd, mais le téléspectateur s'en lassera vite. Les quelques phrases types de Charlie sur le sens de la vie prêtent également à sourire, tout comme le comptable rencontré en prison désormais gérant des comptes du policier. Même si ce dernier personnage est à peine esquissé durant cet épisode.
Sur la forme, la réalisation est moderne, avec une photo colorée agréable à suivre. L'épisode est agrémenté de mini-interview de personnages gravitant autour de Charlie, filmées comme des extraits de documentaire, qui s'insèrent bien dans la continuité de l'histoire. On retrouve à l'affiche beaucoup de têtes connues. L'ensemble du casting est solide. J'ai été notamment ravie de retrouver Robin Weigert, même si je n'ai cessé de penser à quel point il était étrange de ne plus l'entendre s'exprimer avec le langage ordurier de Calamity Jane.
Bilan : Au vu de ce pilote, Life se présente comme un cop show traditionnel. Si elle ne se distingue pas par son originalité, elle est plutôt efficace, très bien servie par le duo Charlie/Dani qui trouve très vite ses marques. Car, en effet, c'est finalement dans tous ces personnages abîmés par la vie que réside l'atout majeur de la série. Leur complexité est intrigante. Avec des personnalités clairement définies hautes en couleurs, ils apparaissent pourtant également très faillibles. De plus, le mystère entourant l'affaire dans laquelle Charlie a été piégé assombrit le ton de la série. Si bien que cette ambiance générale, même si elle ne sort pas des sentiers battus, aiguise la curiosité du téléspectateur.
J'ai donc bien envie de découvrir les développements ultérieurs de la série. A suivre...
Pour avoir un aperçu, visionnez la preview de la série :