Pas seulement en construisant des mélodies mélancoliques mais aussi inquiétantes voire violentes. Même ceux qui ont eu des notes plus optimistes ont quand même laissé traîner une humeur sombre.Cette playlist est en demie-teinte, noire/grisâtre.
1 - " Back in the Orange Grove " - KINGSBURY
Des américains sous le soleil de Floride mais concoctant de la musique aussi sombre, c'est assez décalé. Comme leur démarche de fuir le système traditionnel de production musicale en proposant leur musique (presque) gratuitement.
Ce titre sorti fin 2008 sur un 3ème EP " Lie To Me" réunit tous les ingrédients déprimants: notes de piano lugubres, voix chagrine de Bruce Reed et toujours ses notes de synthés /scie musicale larmoyantes.
Ambient music c'est sûr !
2 - " Pale Blue Eyes " - BARZIN
Pour son 3ème album "Notes to an Absent Lover" sorti en Février, le canadien Barzin Hosseini ne sort pas du registre mélancolique : sur ce morceau, batterie à l'allure funéraire, encore et toujours cette scie musicale gémissante, voix déprimée qui murmure " It makes me sad ', génèrent un véritable bleu (pâle) à l'âme.
3 - " A Hand at Dusk" - SWAN LAKE
Ce 2ème album de Swan Lake " Enemy Mine" a été la déception du mois de Février : on aurait pu dire "waou" en retrouvant une affiche réunissant encore les canadiens, Carey Mercer (Frog Eyes), Daniel Bejar (Destroyer, The New Pornographers), Spencer Krug (Wolf Parade, Sunset Rubdown). Eh bien non, l'ensemble est assez déprimant tant l'addition de talents individuels ne veut pas forcément dire inspiration artistique.
C'est le meilleur morceau quand même, construit sur un piano classique morne, la voix nasillarde prédominante de Spencer Krug et encore encore cette pedal steel qui commence à me donner le cafard.
4 - " A Dream of a Spider " -
L'édition 2009 de la compilation Pop Ambient sortie sur le label allemand Kompakt réunit 12 artistes habitués dont le compositeur néo-zélandais, Andrew Thomas.
Rien que le titre fait déjà froid dans le dos: le piano araignée avance dans une atmosphère glaçante.
5- " The Rocket Builder " - JOHANN JOHANNSSON
Le compositeur islandais de musique néo-classique à l'habitude de créer des bandes sons pour le théatre ou des films.
Extrait de son dernier album " Forlandia" sorti en début d'année: Malgré l'insistance de notes de piano éthérées, l'atmosphère se fait ici tragique avec des notes de violons lancinantes alliées à celles d'un violoncelle mélancolique .
6 - " If I Had a Heart " - FEVER RAY
On reste dans les froideurs scandinaves avec la déjà présentée suédoise Karin Dreijer Andersson ( The Knife). Après " When I Grow Up" ( cf playlist Aquatique), 2ème extrait donc de son premier album solo au total très sombre.
Avant même d'avoir vu le clip, on peut s'imaginer la procession lente, menaçante d'une secte obscure.Angoissant!
7 - " Believe The Hype " - LOOKBOOK
Univers à la " Twin Peaks" très net sur ce titre que les américains nouvellement apparus de Lookbook ont sorti fin 2008 sur leur 1er EP " I Fear you, My Darkness".
La belle voix de Maggie Morrison, plus haut perchée que celle de Julee Cruise, d'abord mystérieuse puis carrément désespérée survole l'intensité dramatique des beats et reverbs.
8 - " Machine Gun " - PORTISHEAD
Malgré sa difficulté d'accès par sa face sourde et noire, l'album "Third" bien nommé, sorti en 2008 après de longues années d'absence des Bristoliens, a été très bien classé dans les listes de fin d'année des critiques magazine ou bloggeurs ( 2ème chez Pitchfork).
Avec un beat métallique violent-récurrent évoquant des machines industrielles écrasantes, ce titre ne déparerait pas dans une bande son de "Metropolis".
Pourvu que la voix incantatoire de Beth Gibbons " I saw a savior, a savior come my way " ne fasse pas prendre un virage complètement celtique au trio, un peu à la Loreena McKennitt ...
9 - " Harmless Lover's Discourse " - ODAWAS
Très bel 3ème album "The Blue Depths" du duo américain, tout récemment sorti.
Avec la voix suppliante de Michael Tapscott qui hante le lyrisme planant des nappes de synthés appuyées par des notes de piano déterminées, l'énorme espace créé reste malgré tout phobique.
10 - " Moment " - DAMIAN LAZARUS
Un nouveau pas de production musicale, de Directeur artistique découvreur de talents en passant par patron du label " Crosstown Rebels" à DJ mixeur, a été franchi par l'anglais avec la sortie de ce single préfigurant son 1er album "Smoke the Monster Out" à sortir en mai 2009. Les voix enfantines, masculine puis féminines ( celle des jumelles suédoises de Taxi Taxi) pleines d'espoir "Let's bring this moment to Life", ne font pas oublier les notes de piano tristounettes écrasées ensuite par de sombres beat de synthés annonçant ceux d'une deep-house urbaine angoissante.
" Noir, c'est Noir, il n'y a plus d'espoir, oui, gris c'est gris, et c'est fini". Mais non Johnny, comme Damian Lazarus, il suffit peut-être de brûler la crise par les 2 bouts. "Smoke the Monster Out"!
A bientôt, avec une humeur différente.