Le Macintosh fête cette année ses 25 ans et pour l'occasion le Musée de l'informatique lui consacre deux salles pour une exposition temporaire qui devrait durer jusqu'en décembre. Une salle pour les machines (que l'on pourrait appeler "salle des machines", mais on ne le fera pas) et une autre pour les artistes, selon un diptyque qui devrait certainement faire florès à l'avenir dans le domaine.
Lisa ouvre le bal
La première salle propose donc au visiteurs tous (tous ?) les modèles
d'Apple depuis l'avènement du Mac. C'est le Lisa qui ouvre le bal, en tant que
digne ancêtre du Mac, et premier véritable employeur de la souris. Que l'on
soit utilisateur ou non du Mac (ce qui n'est pas mon cas), on ne peut
s'empêcher de croiser avec sa propre histoire tout au long de l'expo. Ainsi, le
premier Mac monobloc a longtemps attiré l'auteur de ces lignes car, décidément,
il faisait plus intello, écrivain, classe quoi (déjà !), que l'assemblage de
câbles et de blocs crèmes et gris des PC de l'époque. Mais bon, ce n'est pas un
scoop, le bric à brac sus-mentionné coûtait nettement moins cher...
Autre symbole longtemps associé au Mac : la police Times employée pendant
plusieurs années dans toutes les publicités de la firme. Une façon habile de se
démarquer dès le départ du monde techno du PC en se constituant un profil
orienté littérateurs et créateurs.
On retrouve également, par machines interposées, les année noires - grises je
devrais dire - de la marque, ces fameuses années quatre-vingt dix où, le Père
étant passé à autre chose (Next), les tours ternes succédaient aux stations
desktop toutes aussi tristounes. C'est à l'époque où j'ai entraperçu le pouvoir
de la Pomme sur les individus, quand certains de mes collègues persistaient à
me démontrer le caractère révolutionnaire de ces micros quand il ne restait
bien plus que le Finder pour séduire encore. C'est d'ailleurs à cette époque
qu'Apple autorisa pour une courte période la commercialisation de clones, un
signe qui ne trompe pas sur le dynamisme de l'entreprise dans ces années.
le retour du père
Puis, comme dans tout mythe qui se respecte, vint le retour du père en 1997.
Avec l'Imac. Franchement, c'était le délire, je me souviens de la conférence de
presse française, les gens étaient presque émus tellement on sentait
d'enthousiasme et d'espoir concentré dans cette curieuse boule verte
translucide. Je suis reparti tout fier avec le tee-shirt de l'événement (je
l'ai toujours). J'ai failli acheter un Imac, mais j'ai tenu bon (pas mon
rédac'chef, hein Michel ?).
Bon après, j'ai la faiblesse de dire que c'est nettement moins intéressant, les
Imac succédant aux Imac, jusqu'à ce qu'Apple devienne disquaire planétaire.
Quoi je résume ?
Bon d'accord, il y aussi tous les modèle de portables, dont le fameux Powerbook
(appelé "pauvre bouc" sur le platal de l'Ecole polytechnique...).
Ah, un modèle que je ne connaissais pas, celui du 20ème anniversaire du Mac, il
est beau, faut le reconnaître, et je vous ai dégotté une petite vidéo (enfin,
quand même 24 minutes) qui retrace le déballage de ce modèle d'exception. Un
sommet de fétichisme !
miroir...
Alors vous savez ce que j'ai fait ? J'ai bu deux flutes de plus, je suis monté sur le balcon de la Grande Arche (après avoir reparcouru l'expo permanente qui vaut vraiment la visite) et j'ai contemplé une des plus belles vues de Paris : la faune du business matérialisée par les tours de la Défense, l'Arc de Triomphe avec la pleine Lune veillant juste au-dessus, la Tour Eiffel un peu à droite. J'ai béni j'sais pas qui pour ce petit bonheur et j'ai compris que finalement ce qui nous attirait dans toutes ces machines, ces trucs, ces machins, c'était de retrouver un peu de notre histoire. Miroir, ô beau miroir...
PS : Je n'ai toujours pas acheté de Mac.
http://www.mac25.fr