Magazine Voyages
Toute similitude avec des faits réels serait fortuite.
J'étais vraiment contente de ce long week end qui s'offrait à moi : Vendredi Saint, samedi, dimanche et lundi de Paques. J'avais quelques invitations que je comptais décliner poliment car je voulais vraiment profiter de ces 4 jours pour me reposer, me calmer et reprendre mardi le boulot fraiche comme une rose, repue de l'amour de mon fils et de mon douillet oreiller. Mais voilà. Samedi matin, mon mari me dit qu'il y a des soldes plutot intéressantes au centre commercial. Bin oui, aprs la longue greve du LKP, les centres commerciaux ont vraiment perdus de la cote. Les masques sont tombés et le visage du capitaliste fourbe et cupide a été mis à nu. La plupart d'entre nous s'était jurée de ne plus mettre les pieds dans ces magazins sauf en cas d'absolue nécessité. Il faut croire que leurs chiffres avaient sérieusement baissés pour que mon mari, qui ne s'intéresse qu'au foot et aux infos, me parle de soldes.
Mais oui, il s'agissait vraiment de toutes sortes de vetements, bibelots et autres indispensables futilités pratiquement offertes par les boutiques. Nous avons donc été des centaines voire des milliers à céder à l'appel des soldes post LKP. Hop, mon fils et moi nous nous sommes apprétés et sommes partis pour une journée courses, shopping et mac do. Arrivés au centre commercial bien sur il y avait une foule de tous les diables et des prix cassés. La matinée s'est bien passée. Mon fils habituellement capricieux était calme et gilleret. Il serrait dans sa menotte la piece de 2 euros que la petite souris lui avait laissée sous son oreiller la veille. Et son sourire, malgré sa dent manquante, m'illuminait. 12h20, on décide de faire une pause mac do. C'est la bousculade. Pendant que je fais la queue je choisis les menus pour ne pas avoir à hésiter devant la caissiere. Mon garconnet garde une place dansle restaurant.
Enfin c'est mon tour. Je passe ma commande :
- quinze euros vingt. Me dit elle.- OK Elle rassemble la commande, je lui tends ma carte, elle l'introduiT dans la machine, et me donne le clavier.... Je tape un code puis je doute. Je crois que je l'ai fais trop vite et que je me suis trompée. Sans appuyer sur valider je dis à la caissiere : - Je me suis trompée je peux recommencer ?C'est la premiere fois que cela m'arrive, je ne savais meme pas qu'en appuyant sur annulation les chiffres s'effacaient. C'est donc ce qu'elle me dit de faire. J'annule. - Oups c'est quoi mon code déjà. Je me frotte la tempe, fronce les sourcil. Il va revenir... Merde... Qu'est ce qu'il m'arrive. Dans ma tete c'est le bug total. Je me rappelle des deux derniers chiffres mais pas des premiers. Je fais un essai. Code erroné. Ca y est je suis submergée par la honte je dois etre cramoisie. J'ai oublié mon code. - Je pourrais avoir un vere d'eau s'il vous plait ? demandai-je pour me gagner du temps.
Ce n'est pas possible, pensai-je, j'ai utilisé ma carte normalement plutot dans la matinée. Qu'est ce qui m'arrive, ca y est je deviens folle... Et dans le fast food, c'est la bousculade les cliens impatients croisent les bras derriere moi. Et maintenant les regards des autres caissiers convergent vers moi. - Je suis désolée, vraiment désolée, j'ai oubliée mon code. Dis je betement, alors que la caissiere ne semble pas comprendre du tout la situation. Genée, je suis prete à partir sans ma commande quand le manager arrive. Je le connais bien, car pendant mes études j'ai travaillé pendant neuf mois sous ses ordres. - Que se passe til ? - Je suis désolée, j'ai oubliée mon code je n'ai pas cette carte depuis longtemps et... euh... Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je dois etre un peu fatiguée.
Je ne trouve que ce minable mensonge pour sauver un peu la face. Cette carte je l'ai depuis plus d'un an et je n'ai jamais oublié son code meme lorsque je venais de le recevoir. Je me sens alors comme cette étudiante qui travaillais à mi temps à l'époque et qui appelle le manager pour une annulation ou une erreure en caisse.
- Tu n'as pas d'especes ?
Je songe alors à ce billet de 10 euros que je viens de bruler en presse people et magazine vantant les mérites du dernier régime à la mode. Stupide.
- Non je n'ai pas asser. - Bon me dit-il devant l'empressement de la foule. Va t'asseoir mange, calme toi fais un tour, tu payeras plus tard. J'ai honte, mais mon fils est installé et je suis complétement déstabilée. Et dire que la quasie totalité de ma paye est sur ce compte. Je ne suis pas un mauvais payeur. Le conseil me semble bon. Le code reviendra, c'est sur. Je mange, je fais un tour dans la galerie. Je reviens une heure plus tard pour dire que le numéro n'est pas revenu. Il me dit que ce n'est rien, que ca arrive, que c'est vraiment parce qu'il me connait, que je rembourserai lorsque je reviendrai... Je ne me sens meme pas soulagée, je n'ai meme pas profité de ce repas qui avait un drole de gout amer.
Aujourd'hui, deux jours plus tard, je ne me rappelle toujours pas de mon code et d'ailleurs ma carte a été capturée pour avoir fais trois codes erronés. Demain matin, direction la banque. La fatigue ? Carence en vitamines ? Alzheimer précoce ? Je n'y comprends rien.
Proverbe créole : Fo pa ou konté zé an fes a poul. Il ne faut pas compter les oeufs dans les fesses des poules. Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.