Six mois d'absence, de no man's land, de vide rempli non pas de questions, mais de réponses non arrivées. De questionnements sur le toucher, sur ceux de la présence imaginaire, du toucher (encore) virtuel, de l'esprit qui déraille parce qu'il n'a pas de chemin, qui sort de la route qu'il ne sait pas tracer.
Six mois, six moi(s) perdus dans cette question stupide : quelle est donc cette diablesse avec qui il partage toutes ses actions quotidiennes, sans qu'il y ait l'once d'une infime et informe présence, ne serait-ce qu'électronique ? Le moi a du mal. Il gère plus ou moins ce qui est et ce qui était, mais il n'existe pas avant le lendemain. Il projette, il pense, il calcule, il prévoit, il engrange des méthodes et des actions à venir, celles qu'il ne sera pas capable de mettre en musique. Il va vers le vide, et il en est heureux. Il va vers la souffrance et ça le REND heureux. alors il attend, entre les bonnes choses qu'il attend aussi, celles qui font ce qu'il est, les vraies, les palpables, les efficaces, les matérielles et pourtant si inexistantes. Il espère juste qu'il pourra faire glisser son doigt sur le creux de son coude, jusqu'au début de sa main, qu'il pourra par le toucher perdu, retrouver l'absence, et repartir avec.
Oui, l'absence est une drogue dure. Le manque est là, présent, permanent, comme le souvenir d'un plaisir atteint un jour.
Oui, elle me manque, sans aucune raison raisonnable.
Publié par les diablotins