Notre dernier sondage fait clairement apparaître votre scepticisme sur la capacité du
Parti Socialiste à s'opposer efficacement à Sarkozy. Près des deux tiers d'entre vous exprimez ces réservez, pour 37% qui manifestez plus de confiance.
Pris au pied de la lettre, le constat pourrait nous rendre pessimistes. En réalité, je crois que vous exprimez une inquiétude sur notre capacité à affronter, sur le terrain de la présidentielle,
le titulaire actuel de la fonction. Il est vrai que le climat économique et politique actuel a de quoi rendre morose. Il est vrai également que l'adversaire a su tisser de nombreuses
alliances - dans les médias et l'industrie notamment - et construire un parti puissant, même si celui-ci commence à se diviser.
Mais, d'abord, la situation présente rend plus nécessaires que jamais des solutions attentives aux difficultés des femmes et des hommes - salariés, retraités, artisans, paysans, petits
entrepreneurs - pour qui la vie est une lutte quotidienne, qui voient les prix s'enchérir et leurs ressources menacées.
Ensuite, on peut se demander qui aurait donné Obama gagnant, trois ans avant son élection. Et même à l'issue du long et épuisant combat des primaires. Eh bien, je suis convaincu que nous en
sommes à peu près là, au début d'une phase de relance de notre parti. Depuis début 2009, le PS et sa direction sont clairement entrés dans une phase de reconstruction beaucoup plus unitaire, même si les habitudes aidant, les médias
jouent encore sur nos divisions. Pourtant, c'est patent, ils ont beaucoup moins d'occasions de le faire.
Nous devons nous réjouir du débat interne qui est indispensable pour produire une vraie alternative car il permettra, non seulement de choisir celui ou celle qui portera nos couleurs, mais encore
de structurer, dans l'entrechoquement des idées, le programme que nous proposerons aux Français. Il nous reste encore beaucoup de travail pour que les français petit à petit, nous fassent
majoritairement confiance, mais nous sommes sur le bon chemin !
D'ici là, d'autres rendez-vous nous attendent. À commencer par les Européennes, le 7 juin, puis les élections régionales, en mars 2010. Et nous devons nous préparer à faire face à ces défis
d'autant plus grands que nous réussissons bien sur le terrain local.
Alors travaillons d'arrache pied à notre offre politique car, au-delà de nos intérêts partisans, le débat public est vital pour la démocratie.