A la lecture du bilan statistique de l’OIV relatif à la conjoncture vitivinicole mondiale en 2008 publié à Paris, le 7 avril 2009, on peut noter les premiers effets de la crise économique mondiale.
En effet, dans un contexte de crise globale, la consommation mondiale de vins affiche, en 2008, une baisse de 2 Mio hectolitres par rapport à l’année 2007. Cette baisse globale est essentiellement générée par une baisse poursuivie de la consommation dans les pays européens traditionnellement gros producteurs et consommateurs : la France, l’Italie et l’Espagne, ainsi que l’Allemagne. On peut noter qu’après 15 années de croissance et malgré un rebond en 2007, la consommation au Royaume-Uni tend à se stabiliser en volume, et que la crise et la dégradation de la parité de la livre sterling conduit à une pression croissante sur les prix d’achat aux fournisseurs, notamment de la part de la grande distribution britannique.
Contrairement à la consommation de l’Union Européenne à 15, dans certains pays la consommation augmente en 2008, notamment, aux Etats-Unis, dont le marché intérieur dépasse pour la première fois la taille du marché intérieur de l’Italie.La consommation australienne continue également sa progression et la conjoncture 2008 enregistre également une croissance importante de la consommation de vins en République Tchèque. De plus, en 2008, l’Afrique du sud, le Chili et la Nouvelle-Zélande (malgré un léger repli) maintiennent des niveaux de consommation satisfaisants et proches de ceux de 2007.
La surface viticole mondiale a également marqué un recul de 28 mha en 2008. A l’origine de cette diminution est le recul du vignoble communautaire à la suite de l’arrachage des vignes dans les pays viticoles européens : l’arrachage définitif en France et la restructuration des vignobles dans les pays rentrés récemment dans l’UE.
Quant à la production globale de vins en 2008, malgré une baisse considérable de la production vinicole européenne, notamment une baisse importante de la production française, la production globale a connu une légère hausse de 1 Miohl. Toutefois, la production globale de 2008, similaire à celles de 2001, 2003 et 2007, peut être qualifiée de relativement faible.
Il est à noter que malgré la crise économique globale, le marché mondial des vins a continué sa progression en volume. Presque tous les grands acteurs, à l’exception de la France et de l’Australie, ont conservé leur position en 2008 : l’Italie est restée le leader mondial en volume de vins exportés, le groupe des six pays nouvellement exportateurs (l’Hémisphère sud et les Etats-Unis) ont également poursuivi leur progression.
« Il est évident que la crise économique mondiale a joué son rôle dans la baisse globale de la demande. Toutefois, les meilleurs résultats ont été enregistrés par le marché mondial des vins, dont le volume augmente d’année en année : les échanges internationaux représentent 37% de la consommation mondiale en 2008 contre 18% en début de décennie 1980 et 35% en 2006, ce qui signifie que près de 37% des vins du monde sont consommés en dehors de leurs pays de production », a déclaré Federico Castellucci, Directeur Général de l’OIV.