Magazine Politique
Le Président Américain recueille 66 % d'approbation selon le dernier sondage pour CBS news.
L'état de grâce continue. Barack Obama est soutenu par près de 7 Américains sur 10.
Mais surtout, 57 % de l'opinion accepte des hausses de taxes pour améliorer la couverture santé.
Ces chiffres montrent les évolutions profondes connues par l'opinion Américaine.
Depuis son installation, Barack Obama se positionne en "anti Bush" permanent.
le scrutin présidentiel de novembre 2008 est intervenu dans un contexte marqué par plusieurs facteurs à l'importance décroissante :
- le rejet des années Bush,
- la volonté de changement radical,
- la personnalité de Barack Obama.
Les années Bush incarnent :
- l'incapacité à conduire des améliorations significatives sur des sujets de politique intérieure avec des "scandales" qui ont choqué l'opinion à l'exemple de la catastrophe Katrina,
- un Congrès qui est devenu difficilement gérable. Il est en proie à des clivages multiples. Chaque projet présidentiel fait l'objet d'une guerre à l'amendement. Tout est bon pour se démarquer d'un projet présidentiel. Cette guerre à l'amendement trouve une nouvelle mode : l'amendement bipartisan qui est signé par des parlementaires des deux camps,
- un pouvoir qui donne le sentiment d'avoir acté un divorce désormais irrémédiable avec l'opinion (à l'exemple de la décision présidentielle d'immunité accordée à Lewis Libby, ex Chef de Cabinet de son Vice-Président). Le Président est apparu coupé du pays. Ce sentiment s'est amplifié par le traitement de certaines affaires qui ont coupé le Président de l'image de morale que son engagement personnel religieux avait créé,
- un pouvoir manipulateur qui n'hésite pas à mentir à l'opinion pour parvenir à ses fins.
La feuille de route de la nouvelle Administration Obama semble calquée sur le comportement opposé à ces repères des années Bush.
Le quotidien intérieur mobilise toute l'action présidentielle. Des "plongées" dans les relations internationales interviendront mais Barack Obama est d'abord là pour régler les questions de politique intérieure.
Le Congrès est un accélérateur du changement. Le débat n'est plus sur le thème des amendements bipartisans mais la ligne de fracture au sein du Parti Républicain entre ceux qui donnent une chance aux mesures Obama et ceux qui souhaitent ouvertement l'échec.
L'opinion est une invitée permanente au dialogue. Les nouvelles technologies sont mises à contribution pour permettre cet échange. Mais surtout, comme rien ne peut remplacer le contact direct, deux mesures occupent une place privilégiée :
- les déplacements sur le terrain,
- les contacts avec des salles qui permettent l'échange direct.
Enfin, la sincérité et la transparence sont des valeurs sans cesse défendues comme des priorités. L'opinion Américaine n'a jamais pardonné à GW Bush de l'avoir engagée dans des décisions sur la base de critères erronés voire mensongers. Cet élément intentionnel avait donné naissance à une réelle colère populaire sous la forme d'un détournement de confiance. L'opinion était prête à pardonner des erreurs mais pas des mensonges.
Cette dimension morale est donc désormais l'un des moteurs majeurs de la nouvelle Présidence consciente qu'une confiance cassée ne se regagne que très difficilement.