Copiant de facon éhontée les bonnes idées de Mademoiselle, je me suis plongée dans la lecture de Biba de mai.
La blogueuse mène décidément une vie dangereuse. En vrai j’adore les magazines féminins, comme d’ailleurs les journaux de droite, ca me permet de m’énerver à peu de frais.
L’article : “faut-il mentir au lit ?”.
Dieu a déjà répondu à la question puisqu’il m’a dit que ma couette Laura Ashley, payée la moitié d’un smic, était moche.
Bon vous l’aurez compris, l’article concerne le sexe mais chez Biba on ne dit pas ca ainsi.
La question est donc “faut-il mentir si on n’a pas pris son pied ?”.
Dans les journaux féminins, l’homme est vu comme un enfant un peu chiant, bien gentil mais pas trop malin. Mais on les aime, un peu comme un jeune chiot qui vient de te boulotter tes Repetto. Ou tes doc martens c’est selon.
Nous les appelerons donc “zhom”.
Le zhom selon les journaux féminins, se divise en deux catégories, le bon baiseur et le mauvais baiseur. Nous parlions hier d’instinct ; zhom est censé, instinctivement savoir ce qui plaît aux femmes. C’est à peu près comme si, dix minutes après avoir rencontré quelqu’un, vous deviez être capable de détailler ses gouts culinaires, cinématographiques et musicaux.
On pensait, vu que le féminisme était passé par là, que les femmes avaient maintenant le droit de s’exprimer autour de la sexualité. Que nenni. Enfin elles le peuvent entre copines (et sur Biba) ; “haha ca fait six mois que je n’ai pas pris mon pied avec Boubou c’est trop mignon”.
Elles ont le droit d’avoir un orgasme (classe) mais entièrement conditionné par zhom. En clair, les femmes ne baisent pas, elles se font baiser.
Si un homme confond donc ton clitoris avec ton nombril, c’est entièrement de sa faute. Il devrait savoir où c’est. C’est quand même extraordinaire de constater qu’il n’y a aucune activité où on te demande d’être doué rapidement… à part dans le sexe. Et c’est tout aussi merveilleux de considérer que toutes les femmes fonctionnent de la même façon et que ce qui a marché avec Gertrude marchera avec Gwendoline (là on espère tous fortement pour Gwendoline que Gertrude n’était pas amatrice de scato).
La femme Biba n’est donc pas censée dire si elle apprécie. Elle doit pousser des cris. De loutre selon Mademoiselle, de chatte selon moi car j’ai beaucoup écouté Les grosses têtes ces derniers temps.
Imaginons la situation.
Marie-Amélie trouve d’un coup que François-Mouloud se débrouille bien. Au lieu de profiter de l’instant, elle est censée émettre des gémissements, histoire d’encourager François-Mouloud.
Mais attention pas dans tous les cas, nous dit Biba.
Cas 1 : l’homme de ta vie.
Là il ne faut pas mentir c’est très mal. Qui vole un œuf, vole un bœuf et amasse des stock options.
si tu commences à mentir au lit, après tu vas mentir sur la fabrication de ton fameux bœuf mironton et ca sera dramatique. Donc il faut lui dire, mais pas n’importe comment.
exemple : “boubou, si on changeait notre jour hebdomadaire de baise ?”. Là nul doute que boubou va bien comprendre (boubou a en effet lu Mars et vénus et connait les procédés détournés féminins).
Il faut vous dire que Biba a procédé à une étude sérieuse, fondée sur 150 ans de sciences sociales. Je cite “une baisse de self estime provoquée au hasard, par le boulot (souvent une sorte de prolongation du zizi pour un mec“. Via les termes “self estime” et “zizi”, on peut au passage en conclure que Biba navigue entre l’anglicisme de bon aloi et le langage d’un enfant de deux ans.
Zhom en plus d’être une brave bête un peu niaise, est guidé par son sexe, qu’il colle partout, y compris dans ses rapports de directeur financier à la société générale (oui zhom Biba est directeur financier).
Cas 2 : un type qu’on vient de rencontrer (pas sûr de lui)
Conclusion bibesque ; on l’encourage par des petits cris !
Je considère personnellement que cette méthode devrait s’appliquer à tous les actes de la vie quotidienne et j’incite fortement les femmes, devant les zhoms, à s’exprimer par de petits cris.
Biba ne nous dit pas de simuler (jamais quelle horreur) mais de sTimuler. Hoho. Pourquoi ? “Rares sont les hommes à ne pas aimer qu’une femme s’exprime par de petits cris“. (c’est là que j’en ai conclu que les hommes aimaient beaucoup les perruches).
Je me propose d’ailleurs d’encourager tous mes lecteurs masculins par de petits cris. Vous me verrez donc taper de vigoureux hihihihi à chacun de vos posts. Vous en conclurez certes que vous venez de dire une belle connerie mais que je vous encourage quand même, subodorant que vous avez du potentiel.
Cas 3 : Avec un type qu’on vient de rencontrer (sûr de lui)
Donc là il faut lui dire. De suite. Via la technique de l’assiette ; “on stoppe toute activité musculaire et on devient un truc absent au sens physique du terme. On le zyeute le sourcil relevé“.
Certains auraient dit, que peut-être, on aurait pu lui dire ce qui nous plaît, mais non. L’humiliation rapide est préférable.
S’il persiste à ne pas comprendre (via tes petits cris), Biba a une technique imparable : “on lui offre une poupée gonflable et on se trouve un mec, un vrai” ; (comprenez que le mauvais baiseur n’est pas un vrai mec).
Ce qu’il y a de formidable dans les journaux féminins et le sexe, c’est que, nulle part, la femme n’est maîtresse de son orgasme. Il est entièrement conditionné à la capacité masculine à lui donner. On reste donc dans un truc très passif.
Bon évidemment nullle trace dans le dit Biba, de masturbation et de dialogues. D’un autre coté, entre une femme occupée à hennir et un homme la bite plantée dans son boulot, je doute qu’une discussion puisse s’engager.
Demain, le magazine féminin, meilleur ennemi des femmes ?