“Avec Carla nous avons décidé de ne pas mentir (…) Je ne veux pas me cacher (…) C’est du sérieux (avec Carla Bruni), mais c’est pas le JDD qui fixera la date (du mariage) (…) Vous apprendrez la date (du mariage) quand ce sera déjà fait” (N. Sarkozy, conférence de presse du 8 janvier 2008)
La presse non plus. A tel point d’ailleurs que celle-ci n’hésite pas à profiter du long week-end pascal pour le faire à nouveau résonner à toute volée. Bling bling bling bling ! C’est ainsi que la blogueuse Trublyonne est revenue vendredi dernier sur un article (de fond) de l’hebdomadaire Gala consacré - ne rions pas trop fort - à l’éducation sentimentale de Nicolas Sarkozy. Cette éducation consiste, pour Carlita, à emmener Carlito dans les lieux branchés de Paris. Génial… Et notre consoeur d’écrire :
“Mais bon franchement, mis à part quelques midinettes décérébrées encore sensibles au charme sulfureux de notre Président, qui peut encore trouver un quelconque intérêt dans un tel article, qui peut ne pas être révolté de lire de telles choses au moment où beaucoup de nos concitoyens, touchés par la crise, ont perdu leur travail où sont en passe de le perdre ? En plus franchement, on se demande où il trouve le temps de faire tout ça le Prez entre deux voyages à l’étranger et 3 discours dans des villes où une armada de flics l’entoure pour le protéger de l’affection trop débordante de la populace…”
C’est vrai que Gala a sans doute forcé le trait avec sa référence au roman de Gustave Flaubert. Sans doute faut-il y voir la recherche d’un effet comique, tant le locataire de l’Elysée présente peu de similitudes (du moins est-ce notre avis) avec le jeune Frédéric Moreau, le personnage principal du roman. On aurait plutôt tendance à voir dans les mondanités semi-privées du Président de la République quelque chose qui s’apparente davantage au roman de gare, quand Brenda emmène Brandon danser au Macumba Club…
On pourrait ne pas accorder autant d’attention à tout ceci, sauf que, comme Trublyonne l’a justement observé, chaque Français a encore en tête le bruit de ce bling bling obscène renforcé par le souvenir des promesses de campagne non tenues et l’écho des souffrances actuelles d’un nombre de plus en plus important de citoyens.
L’article de Gala agit en quelque sorte comme une piqûre de rappel qui fait mal. Il montre que Sarkozy n’a jamais eu l’intention, ni la force morale d’ailleurs, de changer quoi que ce soit dans cette mise en scène perpétuelle de sa vie de couple. Sarkozy n’a pas davantage abandonné son inclination naturelle à se comporter plus comme un “petit père des people” que comme un Président de la République. Sa façon triviale, provocatrice, et pour tout dire, vulgaire d’exercer la plus haute magistrature du pays, exaspère de plus en plus de Français.
Il n’est donc pas étonnant que les vacances présidentielles attirent chaque fois l’attention.
En fait, c’est assez simple, dès que Sarkozy prend des vacances ou se dore la pilule quelque part, une polémique surgit presque immédiatement. En août 2007, lorsqu’il est parti à Wolfeboro (Etats-Unis d’Amérique) en compagnie de Cécilia Ciganer et Rachida Dati. Même chose en décembre 2007, lors de son escapade à Louxor (Egypte) en compagnie de Carla Bruni.
Comment ne pas songer aussi à ce billet et encore à celui-ci, tous les deux consacrés aux vacances du Président de la République pendant l’année 2008 ?
Comment ne pas rappeler non plus la polémique récente qu’il y a eu entre l’Elysée et le gouvernement mexicain au sujet du séjour de Nicolas Sarkozy, en marge d’une visite d’Etat, dans un hôtel à 49.000 € la nuit, propriété d’un ancien narco-trafiquant présumé ?
Comme l’observe finement Marc Vasseur :
“[...]il ne se passe plus 15 jours sans que [Sarkozy] ait besoin [de se reposer]… On attend encore qu’il sauve le monde mais en tout cas, il a déjà mis en application la semaine des 4 jours dans son château.”
Marc Vasseur résume de façon lapidaire mais foncièrement juste le sentiment de millions de gens à travers le pays qui souffrent et qui n’admettent pas, du fait de cette souffrance, que le Président de la République ne parvienne pas à garder par-devers lui ses épuisements, ses émois, ses états d’âme, sa vie de couple, ou sa jouissance effrénée du pouvoir.