12/04/2009
Trois croix gammées ont été découvertes ce samedi sur le wagon témoin et la stèle du Mémorial de la déportation de Drancy, en Seine-Saint-Denis, surnommé "l'antichambre de la mort".
Un acte antisémite "inqualifiable", fermement condamné par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, qui affirme avoir tout mis en place pour retrouver et traduire en justice les
responsables.
Des croix gammées ont été découvertes samedi au Mémorial de la déportation de Drancy (Seine-Saint-Denis) aux alentours de neuf heures du matin.
Trois inscriptions auraient été retrouvées en tout, selon le site internet leparisien.fr, deux derrière la stèle, et une sur la porte du wagon témoin installé dans la cité de la Muette.
Toujours d'après le site, les services techniques de la mairie de Drancy auraient effacé les croix gammées vers onze heures.
S'exprimant sur le sujet, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a condamné "avec la plus grande fermeté les inscriptions antisémites faites à Drancy sur le wagon et la stèle du Mémorial,
lieux emblématiques de la mémoire de la déportation et de l'extermination des juifs de France.
" Michèle Alliot-Marie a également indiqué "que tous les moyens sont mis en oeuvre pour identifier les responsables de ces actes inqualifiables et les traduire en justice.
" Le président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), Mouloud Aounit, a lui aussi condamné ces inscriptions, estimant que "rien ne peut justifier, aucun malaise,
aucune explication ne peut être donnée pour cet acte abject."
"La haine, le racisme et l'intolérance n'ont pas droit de cité à Drancy", a pour sa part déclaré Jean-Christophe Lagarde, le député-maire Nouveau Centre de Drancy.
Un lieu hautement symbolique De 1941 à 1944, 67 000 Juifs ont été internés dans le camp de Drancy, surnommé "antichambre de la mort" avant d'être envoyés par train vers les camps de la mort,
principalement celui d'Auschwitz.
C'est en mémoire de ces victimes que le Mémorial a été créé en 1976. L'artiste polonais Shelomo Selinger, lui-même déporté en Allemagne pendant sa jeunesse, a pour l'occasion réalisé une sculpture
de granit rose en hommage aux Juifs déportés.
Ce n'est pas la première fois que le Mémorial est pris pour cible. Il y a quatre ans, une tentative d'incendie du wagon témoin avait suscité une vive émotion dans l'ensemble de la classe politique
et des communautés religieuses.
Les actes antisémites se sont multipliés en France depuis le début de l'année et l'offensive israélienne lancée sur Gaza. Au mois de janvier, des cocktails molotov ont été jetés sur une synagogue
de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une collégienne juive a été agressée à Villiers-le-Bel (Val d'Oise) et une voiture bélier a été lancée sur une autre synagogue, à Toulouse (Haute-Garonne).
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF)s'est d'ailleurs déclarée "indignée par la découverte des inscriptions à Drancy, ajoutant que cet acte s'inscrit "dans un contexte de très forte hausse
des actes antisémistes depuis le début de l'année"
Source : Le Journal du Dimanche Link : http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200915/croix-gammees-a-drancy_201557.html