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Les mots

Publié le 12 avril 2009 par Christophe Le Vaillant @mceogroup
N’ayons pas peur de l’écrire : les mots n’ont plus d’importance.
Un mot en vaut un autre.
Plus grand monde ne sait ce qu’il dit vraiment, mais il le dit et parfois même avec une telle conviction qu’on le croit. D’un point de vue communication globale, on pourrait s’en contenter. Qui « on » ? Le collaborateur bien sûr… mais cela ne suffit plus… un collaborateur n’attend plus uniquement de son boss qu’il sache « parler », mais qu’il sache « lui parler ». Regardez autour de vous, tout le monde dit à peu près « on ne comprend pas ce qui se passe », « on nous avait rien dit », etc. C’est de l’incompréhension mutuelle… oui…mais n’est-ce pas d’abord un problème de mot ? Utilise-t-on de puis des années, les bons mots pour échanger avec ses équipes ? Je sais, cette théorie vous paraîtra futile, mais en réfléchissant un peu, je me dis que les dirigeants doivent redonner de l’importance aux mots. Ils sont de plus en plus préoccupés par cette quête. Vraiment dommage d’attendre des situations extrêmes pour revenir aux choses essentielles… pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ! Lapalissade : la communication n’est pas seulement une affaire d’images. Savoir s’exprimer c’est bien, mais savoir ce que l’on dit c’est pas mal non plus ! Actuellement dans l’entreprise, le dirigeant ne se dit pas « comment je vais le dire », mais « qu’est-ce que je vais dire ? ». Et c’est là que je voulais en venir. Moins le dirigeant aura de choses à dire, plus sa parole sera écoutée… alors les mots…doivent ressortir du placard doré dans lequel on les a enfermés. A force de formater à tout prix, c’est la pensée qui s’est formatée elle-même ! A force de réduire encore et toujours, de synthétiser, de trouver le mot juste ; c’est la pensée qui s’est réduite ! A force de vouloir faire court et bien ; la pensée fait mal. Bien sûr, il m’est arrivé de jouer à ce jeu là. Je ne regrette pas, car j’ai toujours privilégié les mots, le sens, à la communication du paraître. Mais il faut collectivement se reprendre en main. Les manageurs seront aidés en cela par les communicants qui les aideront à trouver les mots justes. Les communicants trouveront grâce à leur culture encyclopédique les mots pour le dire ! Je suis optimiste. Nous n’avons pas le choix. En pleine tourmente, il faut se poser. Je sais, il ne faut pas dire ça. En pleine tourmente, il faut réfléchir. Je sais, il ne faut pas dire cela. Il faut aller à contre courant de la pensée de la communication unique !
Je rappelle quand même que nous sommes à une époque où un délégué syndical se suicide sur son lieu de travail ; où des cadres supérieurs se font enfermer dans les bureaux ; où les agences du Pôle Emploi sont prises d’assaut par des milliers de futurs affiliés ; où l’on entend chaque jour que les milliards d’euros du plan de relance de l’économie ne suffiront pas… drôle d’époque…
Je rappelle aussi que nous sommes le pays de Voltaire, de Victor Hugo, de Zola. Nous sommes le pays des écrivains. La langue française a cela de supérieur aux autres, elle dure. Elle évolue, elle se transforme, mais elle est riche. Je sais qu’avec ma théorie du Constructing®, je devrais faire profil bas… mais dans le mot Constructing®… il y a l’idée fondamentale de bâtir ! Pour construire, bâtir, il faut revenir aux fondations : les mots.
« Les mots sont les passants mystérieux de l’âme ». Victor Hugo.
Et oui… je me répète (signe de ma constance) : et si chacun d’entre nous retrouvait une âme ?

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