Reconnu coupable ce samedi soir d’avoir violé son petit-fils, le maire de Vence a été immédiatement conduit en prison. Il fait appel mais son entourage est terrassé.
La longue attente a pris fin à minuit trente ce samedi soir. La Cour d’assises des Alpes-Maritimes, après 6 jours de débats éprouvants et plus de 4 heures de délibéré, a finalement reconnu Christian Iacono coupable de viols sur son petit-fils et l’a condamné à 9 ans de réclusion criminelle. L’accusé a encaissé le verdit sans broncher. Tout juste avait-il les yeux rougis lorsque l’escorte l’a emmené. Le maire de Vence est désormais emprisonné.
Même s’il fera appel de la décision et pourrait recouvrer la liberté dès la semaine prochaine, la nouvelle a tétanisé la cinquantaine de membres de son comité de soutien présents au palais de justice de Nice cette nuit. Seuls des chuchotements et quelques sanglots brisaient le lourd silence qui envahissait la salle des pas perdus. Puis gronda la voix rauque de Maître Eric Dupond-Moretti, l’avocat du condamné : « C’est une condamnation au bénéfice du doute. Ce verdict est totalement incompréhensible ».
« Des faits particulièrement horribles »
L’accusation paraissait en effet fragilisée depuis que, la veille, l’avocat général avait requis l’acquittement pour le co-accusé, Jean-Jacques Baly. Une brèche dans laquelle s’était immédiatement engouffré Maître Gérard Baudoux, le 2ème avocat de Christian Iacono. Si la dénonciation d’attouchements commis par Baly n’est pas crédible, comment croire les accusations de viols contre Iacono, demandait le ténor niçois. Pour l’avocat général, Philippe Vique, il n’y avait pourtant aucune place pour le doute. Rien que « des faits particulièrement horribles, des viols ignobles sur une longue période ». Le jeune magistrat avait réclamé 14 ans de réclusion à l’encontre du maire de Vence.
Stakhanovisme judiciaire
« Les conclusions de sodomies ne sont pas confirmées par la contre expertise » rappelait pourtant Me Gérard Baudoux. Or le code de procédure pénale français prévoit que le doute doit profiter à l’accusé. Me Eric Dupond-Moretti allait le marteler à son tour aux jurés. « La justice ne se déshonore pas quand elle dit qu’elle ne sait pas. En dépit de 4 jours de stakhanovisme judiciaire, il reste pas mal de doute ». Pour le champion de France de l’acquittement, le petit-fils de Christian Iacono aurait été manipulé par ses parents.
« Aujourd’hui, la cour d’assises a considéré qu’il disait la vérité » commentait simplement après le délibéré Me Stéphane Choukroun, l’avocat du plaignant… désormais reconnu victime.
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