Benyamin Nétanyahou est-il prêt à tenir les engagements pour la paix pris par ses prédécesseurs ? Quelle que soit sa position, Barack Obama ne transigera pas sur la solution de deux Etats.
Ces dernières semaines, le gouvernement Obama s'est préparé à un possible affrontement avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou au sujet du processus de paix. Il a donc évoqué avec les membres du Congrès la position du nouveau gouvernement israélien, notamment au sujet de la solution des deux Etats. L'opération a surtout visé le Parti démocrate, qui est aujourd'hui majoritaire au Sénat et à la Chambre des représentants. En prenant ainsi les devants, le gouvernement américain entend prévenir toute tentative israélienne de le court-circuiter pour s'assurer le soutien du Congrès.
Le message communiqué aux parlementaires est que le président Obama est attaché à la sécurité d'Israël et qu'il a l'intention de maintenir l'accord d'aide militaire signé par son prédécesseur, George W. Bush. Cependant, comme Obama l'a lui-même rappelé dans le discours qu'il a prononcé en Turquie le 6 avril, la solution des deux Etats est au cœur de sa politique au Proche-Orient et il compte demander à Nétanyahou de tenir les engagements pris par les gouvernements israéliens précédents, à savoir : accepter le principe d'un Etat palestinien, mettre fin à la politique de colonisation, évacuer les bases militaires illégales et fournir une aide économique et sécuritaire à l'Autorité palestinienne. Le gouvernement a bien précisé aux membres du Congrès que les Palestiniens devraient eux aussi remplir leurs obligations, conformément aux objectifs fixés par la "feuille de route" et le processus d'Annapolis.
Selon les informations reçues par Israël, le gouvernement américain n'est pas inquiet des récentes déclarations du chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, sur son intention de rejetter le processus de paix d'Annapolis. Obama entendra la position du Premier ministre israélien de la bouche de celui-ci lors de leur rencontre à Washington en mai prochain. En outre, le gouvernement américain n'est pas opposé à une reprise des négociations entre Israël et la Syrie, mais il tient à ce que la piste syrienne ne soit pas utilisée par Jérusalem pour échapper aux obligations qui lui sont imparties dans le cadre du processus d'Annapolis.
Barack Obama n'est pas pressé de faire de son pays le principal intermédaire entre Israël et la Syrie. L'engagement des Etats-Unis, qu'Israéliens et Syriens jugent indispensable pour réaliser des progrès notables dans les négociations, restera subordonné à un renforcement du dialogue entre Washington et Damas. Au sujet de l'Iran, la politique que le gouvernement Obama se prépare à adopter vis-à-vis de l'Iran fera la distinction entre le droit de ce pays à avoir une technologie nucléaire – y compris pour l'enrichissement de l'uranium effectué sous contrôle international – et celui de fabriquer l'arme nucléaire.
Aluf Benn
Ha'Aretz
article original en anglais:
|