Le taux du Livret A passe de 2,5 % à 1,75 % à partir du 1er mai.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a suivi une recommandation rendue publique auparavant par le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer après l'annonce d'un fort ralentissement de l'inflation le mois dernier.
“J'ai décidé en accord et avec l'autorisation du Premier ministre de fixer le taux de rémunération du livret A à 1,75% à partir du 1er mai”. Toutefois, Christine Lagarde n’a pas souhaité une application stricte de la méthode de calcul du taux. Cela aurait conduit à faire passer le taux de 2,5 à 1 %.
Quoi qu’il en soit, cette baisse reste une première car c’est la première fois que le taux du Livret A passe en dessous de la barre de 2 %. Et selon des informations concordantes une autre diminution est prévue le 1er août.
Le taux du Livret A subit ainsi une chute importante de 2,25 points en deux mois seulement, Cette décision du ministère est d’abord un soutien à l’économie, surtout en cette période de récession.
“La baisse du taux du Livret A, c’est une mesure de relance et un soutien à l’activité”, a déclaré Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France.
Ils ne manquent pas d'air ces gens là !
En effet si on s'intéresse aux taux d'usure en vigueur et donc aux taux des crédits aux particuliers, qui en dépendent plus que fortement on constate qu'en cette matière le gouvernement fait montre de beaucoup moins de célérité.
Mais je vais vous étonner. Cela ne m'étonne pas !
TAUX USURE ET TAUX EFFECTIFS
Taux effectif pratiqué au 3e trimestre 2008 par les établissements de crédit (en %)
Seuil de l'usure applicable à compter du 1er octobre 2008 (en %)
Prêts aux particuliers Crédits immobiliers Prêts à taux fixe 5,52 7,36
Prêts à taux variable 5,60 7,46
Prêts relais 5,65 7,53
Crédits de trésorerie Prêts d'un montant inférieur ou égal à 1 524 euros (1) 15,82 21,09
Découverts en compte, prêts permanents et financement d'achats ou de ventes à tempérament d'un montant supérieur à 1 524 euros (1) 15,54 20,72
Prêts personnels et autres prêts d'un montant supérieur à 1 524 euros 7,33 9,77
A la Réunion les taux sont toujours plus proches du taux d'usure qu'en métropole. C'est normal, il fait plus chaud (!)
Moralité : Madoff est un enfant de choeur à côté des société de crédit. Le taux du livret de caisse d'épargne s'approche des 1%. Le taux directeur de la banque de France s'approche de zéro, comme aux États Unis, où il y est déjà. Mais les taux d'usure eux, ne bougent toujours pas ou très peu.
Autrement dit, si je suis un établissement spécialisé dans le crédit j'emprunte sur le marché financier à 1, 2 ou 3 % et je prête à 18 % ou 15%, taux en vigueur à la Réunion.
Rapport : 500 % minimum. Si vous prenez en compte le fait que ces sociétés ont un minimum de frais de personnels puisqu'elles ne travaillent que par correspondance ou par Internet, vous aurez compris ce qu'il vous reste à faire si vous voulez gagner légalement beaucoup d'argent.
Sur le scandale des crédits revolving (les plus chers) le ministre des finances a récemment déclaré : "C'est effectivement scandaleux, nous allons nous en occuper !"
On attend toujours. En revanche pour le malheureux livret de caisse d'épargne, et son taux famélique, on prend des mesures sans tarder.
Pour résumer ;
- si on baisse le taux du livret A, c'est pour soutenir l'économie.
- si on ne baisse pas le taux de l'usure, c'est pour soutenir l'économie
- si nos économies (pour les plus favorisés s'entend) ne rapportent plus d'intérêt, c'est pour soutenir l'économie.
- si les crédits que l'on souscrit sont toujours aussi chers, c'est pour soutenir l'économie.
Mais dîtes moi, dîtes moi, si les particuliers ne peuvent plus acheter parce qu'ils n'ont plus d'économies et que le crédit est trop cher, qu'est ce qu'elle devient l'économie ?
Dans ce cas l'économie commence par faire des économies sur les salaires en fermant les entreprises et en mettant les particuliers au chômage. En même temps l'économie met ses économies dans les paradis fiscaux, au cas où.
Et alors ?
Et alors c'est la crise. Les riches vont devenir un peu moins riches, mais les pauvres vont devenir plus que pauvres.
Mais ne peut on rien faire ?
On pourrait faire plein de choses. Tout le monde sait ce qu'il faut faire. Mais le G vain n'a pas voulu. Alors on continue de se taper la tête contre les murs en disant : c'est la crise ! En espérant que la main du marché se remette toute seule à fonctionner. Malheureusement je crains fort que la main en question ne soit restée coincée dans la culotte d'un banquier.
En vérité je vous le dis : on n'a pas le cul sorti des ronces !
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