Sepro et Bénéteau sont deux très belles entreprises de notre territoire, qui ont su
devenir leader dans leur domaine, des entreprises dont on peut être fiers et qui, à cause de la spéculation et des dérives bancaires et boursières, sont gravement
touchées par la crise. Au-delà des débats actuels sur les causes et responsabilités, il nous
appartient de nous montrer solidaires des salariés, mais aussi de ces entreprises pour les aider, autant qu'il est possible, à franchir ce cap difficile pour tous !
La SEPROest une très belle entreprise comme on aimerait en avoir d'autres sur notre territoire. Elle est
devenue numéro deux mondial dans le domaine de la robotique, dans la plasturgie et l'automobile. Elle fait partie de ces entreprises, créées et développées à la force du poignet
par un vrai capitaine d'industrie Paul Radat. C'est le modèle même de ce que l'on aimerait pour l'industrie française : PME innovante avec beaucoup de recherche développement, plus de 70 % de son
chiffre d'affaires à l'export, leader dans son domaine, et malgré cela la crise spéculative boursière la touche de plein fouet.
Personne ne conteste qu'une telle PME soit obligée de diminuer ses effectifs pour passer le cap. Il ne semble pas que le plan de relance de l'automobile décidé par le gouvernement puisse
l'aider au niveau qui serait souhaitable, car il s'agit d'une entreprise fournisseur et non soustraitante. Les Pouvoirs publics doivent reconsidérer l'équilibre d'un tel plan pour qu'il puisse
également prendre en compte les fournisseurs des grands groupes. Sepro n'est, hélas, pas un cas isolé. On voit partout en France, de très belles PME menacées par la crise qui
touche les grands groupes automobiles !
Bénéteau est une très belle entreprise devenue numéro1 mondial dans son domaine, celui de la plaisance. Son
histoire parle d'elle-même. Née à Saint Gilles Croix de Vie, dans notre département, elle a su, en 120 ans, allier innovation et créativité, performance et respect de ses clients comme de son
personnel. Pour moi, élu local, je suis particulièrement impressionné par le fait qu'une telle entreprise, bien que devenue leader mondial, ait su garder son ancrage dans son
territoire d'origine en Vendée - Bénéteau a installé récemment son centre de recherche à Dompierre Sur Yon, en Pays Yonnais, à deux pas de La Roche sur Yon - et su résister à
tous les vents de la délocalisation : Chapeau !
Là aussi, cette belle entreprise est victime de la dérive des spéculateurs et de l'absence de contrôle de la part des institutions financières dont c'est pourtant
le rôle, de la carence de régulation mondiale que le G 20 a essayé de combler. L'avenir dira s'il a réussi, même partiellement...
Difficile, à notre niveau, d'aider une telle entreprise et son personnel. Pourtant la nouvelle filière de la maison en bois de Bénéteau, mise en place en Pays Yonnais, à La Chaize le
Vicomte, est une réelle perspective de reconversion pour un certain nombre de salariés qui ont le savoir faire. Cette filière doit permettre de développer un secteur nouveau
et prometteur dans la perspective du Grenelle de l'environnement et de la maison écologique.
J'ai demandé aux services de la ville et à Oryon d'examiner,
comme le suggère Bruno Cathelinais, président du directoire du groupe Bénéteau, la réalisation sur notre territoire de logements étudiants - ou des petits logements pour les
jeunes souhaitant "décohabiter" de chez leurs parents - en lien avec d'autres collectivités et institutions (Conseil Régional, CROUS) de façon à développer et conforter une nouvelle
filière régionale dans ce secteur porteur.
Là-aussi, le gouvernement serait bien inspiré d'ajuster son plan de relance de façon à "booster" la construction de logements sociaux qui font cruellement défaut - il en manque plus d'un
million en France et 6000 en Vendée -, et qui pourrait amortir la crise qui commence à se faire jour dans le bâtiment, et permettrait la reconversion de salariés qui ont le savoir faire comme
ceux de Bénéteau.
Personne ne sortira indemne de cette crise. Les investisseurs publics et privés doivent prendre en compte les objectifs d'un nouveau développement plus écologique et socialement plus
juste.