Élise Blot a fait le déplacement depuis Marseille — selon l'engagement des postulants au Prix —, pour partager avec les élèves les remarques sur son manuscrit, évoquer son engagement envers l'écriture, son parcours, les raisons de sa participation au Prix.
La chaîne du livre est représentée par Elise Blot, auteure en devenir, Dominique Lin, deux romans édités, Corinne Lin-Niederhoffer, éditrice, Émilienne Berry, professeur de lettres classiques, mais aussi correctrice bénévole du Prix, sans oublier les élèves, lecteurs, mais aussi, pour certains, futurs auteurs.
devant une classe investie dans le sujet du jour
Au premier plan : le manuscrit d'Élise Blot : C'est en lisant Mona (titre provisoire)
Le programme de seconde comporte un chapitre réservé à l'édition, au livre et à l'écriture, nous sommes au cœur du sujet.
Une auteure vite adoptée
Regard franc, sourire généreux, voix claire et propos simples, Élise a su captiver son public. On ne peut pas tricher avec des élèves, le courant passe ou pas, les premières secondes sont primordiales, Élise a passé le test : elle est tout de suite adoptée.
Le manuscrit d'Élise était en lice à côté de deux autres : "L'âge d'or" et "La fille du vent". De l'avis général, ce qui a généré son élection, c'est son style enlevé, son ouverture d'esprit, la musique et le rythme de ses mots, l'originalité de l'approche des situations et des personnages, voire l'autodérision. Élise Blot ne se prend pas au sérieux, ce qui ne l'empêche pas de s'engager entièrement dans son rôle d'auteure.
Les élèves ont été surpris de voir cette jeune femme qu'ils attendaient "rousse", "marginale", "grosse", "sale", "jeune" (20 ans pour un élève de 14 ans…), le portrait du personnage principal du roman qui aurait "subi des échecs". Il n'en est rien, tout le contraire, sauf pour sa jeunesse, elle n'a que trente ans.
"Je me suis lavée ce matin avant de partir" leur a-t-elle dit, accompagnant ses propos de son sourire espiègle, avant de se dévoiler :
Au niveau personnel, je m’engage associativement depuis l'adiolescence dans des mouvements de jeunesse (scoutisme laïque, chantiers internationaux) et dans des collectifs artistiques (théâtre de l’enjeu, Lanterne rouge). Pratiquant le théâtre, j’utilise et m’intéresse à d’autres médias (tels les arts plastiques et surtout l’écriture) pour m’exprimer et partager.
Je découvre les ateliers d’écritures en 2005 avec le forum femmes méditerranée à Marseille. Stimulée par la qualité d’écoute, d’humanisme, par le niveau littéraire, d’expression du groupe, je m’adonne depuis à l’écriture de nouvelles. j’écris et remporte en 2008 le prix international du témoignage pour un concours sur le thème du masque organisé par le F.F.M.
L’association me propose par la suite d’écrire une courte histoire sur le thème du dialogue inter culturel: Il s'agit d'un projet particulier surnommé: une mer de mots, (www.iemed.org) proposé à des jeunes de moins de 30 ans de 30 pays du pourtour méditerranéen. En juillet de cette année, j’ai le plaisir de voyager via Iemed en Espagne et de remporter le premier prix de ce concours. Je rencontre et découvre alors des textes et des participants (libanais, marocains, portugais, syriens etc.…) riches de leurs parcours et de leur histoire.
Revenue de ce voyage thématique, j'écris encore... L'annonce d'un prix de première chance à l’écriture organisé par Elan sud, me stimule l'été dernier: je produis alors « C’est en lisant Mona », sélectionné aujourd'hui.
Je suis désormais disposée pour cheminer jusqu'à l'obtention du texte à éditer."
A la pause, dans le couloir, les commentaires des élèves sont révélateurs, allant tous dans le sens de l'adhésion à cette rencontre, la sympathie dégagée par la lauréate, l'intérêt de cette séance de travail quelque peu hors des sentiers batus.
Puis le travail a continué, sur les critères suceptibles d'éveiller l'intérêt pour un livre : le visuel de la couverture, le titre, le texte de la 4e de couverture puis, si ces éléments sont convaincants, les citations en exergue et "l'inkipit", les premières lignes du roman.
Corinne a engagé un maximum d'élèves à intervenir dans la discussion, leur faisant dépasser timidité et peur de mal dire, Élise s'est nourrie de ces remarques directes, sans fard. Mme Berry a assuré l'aspect pédagogique de cette rencontre, offrant à ses élèves une vision concrète d'un enseignement pouvant parfois leur paraître théorique.
La sonnerie a résonné dans la salle, trois heures venaient de s'écouler, trop court, oui trop court face à ce qu'il restait à dire, à partager, à découvrir.
Cette matinée fait partie des meilleurs moments du Prix Première Chance à l'écriture où chacun, adulte ou enfant, s'enrichit des échanges, des différences de point de vue, où chacun provoque une réflexion à l'autre s'il s'en donne la possibilité.
Élise est repartie pour Marseille. Rendez-vous est pris pour le 11 mai où elle signera son contrat d'édition avec Elan Sud, où Jacques Salomé, parrain 2009, viendra la féliciter et partager un moment avec les acteurs du Prix.
Nous sommes dans la dernière phase du Prix : l'enrichissement du texte pour atteindre le niveau d'un roman éditable.
Automne 2009, parution, mise à disposition du public, lancement de la campagne de promotion, et début de la nouvelle aventure 2010 : TERRE
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Photos © Dominique LIN