La bannière étoilée en morceaux

Publié le 11 avril 2009 par Marc Lenot

Au sous-sol du Jeu de Paume (jusqu’au 7 juin), Agathe Snow, une Corse new-yorkaise présente une vue d’en haut (Vues d’en haut, vertiges et constellations). On marche dans de la mousse blanche et noire, le léger rebondissement sous nos pas donne une sensation d’apesanteur, et nous voilà dans un paysage lunaire, où le drapeau planté là-haut il y a maintenant presque 40 ans a survécu, mais est en lambeaux. La bannière étoilée est éclatée, effilochée, déstructurée, elle tombe, elle dégouline du haut de la mezzanine, déchiquetée par on ne sait quel vent lunaire qui a eu raison de sa superbe. C’est le désenchantement, la fin de l’empire.

La jeune artiste, pleine d’espoir, parle bien d’un nouvel enchantement, d’une nouvelle Renaissance sous les auspices de Leonardo. Mais son installation distille un désespoir de fin de rêve.

Dommage que le ‘catalogue’ soit aussi minimal (49 photocopies d’une photo de boules de Noël…), on aimerait partir avec un peu plus de grain à moudre sur une artiste dont une des expositions  fut titrée “I don’t know what I’ve been told, Eskimo pussy is mighty cold” et une autre “No need to worry, the Apocalypse has already happened”. Tient-elle ses promesses ?

Photo courtoisie du Jeu de Paume.