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Entretien avec Franck, gérant indépendant d’un centre de soutien scolaire (I)

Publié le 11 avril 2009 par Didierk

Mondial-MathsSi je pense bien connaître le soutien scolaire à domicile, je connais beaucoup moins le soutien dit “en centre pédagogique”, où ce sont les élèves qui se déplacent.


Franck dirige seul un centre de soutien scolaire en maths et physique à Nice :

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Mondial Maths.

J’ai fait la connaissance de Franck grâce à des commentaires forts pertinents qu’il a posté sur ce blog; suite à ses commentaires, nous avons eu de nombreux échanges par e-mail.

Voici un premier résumé de nos entretiens.

Franck, quel est votre parcours professionnel ?

D’abord titulaire d’une licence et Maîtrise es Sciences Physiques, j’ai obtenu mon CAPES de Sciences Physique et j’ai été admissible à l’Agrégation de physique. J’ai ensuite enseigné une année (stage du Capes en 1991) sur Nice.

Malheureusement, à l’époque célibataire et sans enfant, j’ai été muté dans l’Académie de Créteil (à la Courneuve). J’ai alors décidé de reprendre mes études, et j’ai obtenu un DEA en Génie Civil à l’INSA de Lyon.
Suite à cela, j’ai décroché un Doctorat en Dynamique des Vibrations à l’École Centrale de Lyon sur la modélisation d’une centrale nucléaire soumise à des ondes sismiques en tenant compte du caractère stochastique des propriétés mécaniques du sol.
Pour finir, j’ai fait un post-doctorat aux US (Université de Rice/Houston) où j’ai pu faire de nombreuses publications.

En 1997, j’ai eu le mal du pays et j’ai décidé de revenir sur Nice en créant un centre de soutien scolaire sous l’enseigne de

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Mondial Maths (21 Boulevard François Grosso,
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voir le plan).
J’enseigne seul en qualité de prof indépendant dans ce centre depuis 12 ans les Maths et les Sciences Physiques.

Quels types de cours dispensez-vous, et sous quelles formes ?

Ce centre de soutien scolaire en Maths et Sciences Physiques, s’adresse principalement aux élèves de seconde, première S et Terminale S. Ce centre n’est pas un centre comme les autres où des enseignants travaillent, puisque les cours sont uniquement dispensés par moi-même et ce, sous plusieurs formes :

  • Soit des cours particuliers (cours hebdomadaires d’une heure trente).
    L’avantage des cours particuliers (ou semi-particuliers) réside dans le fait que l’élève ne perd jamais pied; s’il a une interrogation écrite à préparer, ou s’il a un devoir « difficile » à rendre, on le traite intégralement (durant le cours) et je montre à l’élève ce qui était attendu sur le plan rédactionnel et lui explique la méthodologie de l’exercice.
  • Soit des cours semi-particuliers (par petits groupes d’élèves du même lycée et de la même classe !) d’une heure trente.
    La différence de niveaux entre les élèves n’est pas réellement problématique dans la mesure où je dirige le cours de manière très active et j’ai même constaté qu’en faible nombre, il pouvait y avoir une émulation entre eux, et ils participent finalement beaucoup plus qu’en cours particuliers.
    Ces cours sont donnés du matin au soir, selon les disponibilités des élèves (certains, par exemple, rentrent à 10 heures en classe, donc je les vois de 8h à 9h30), mon local étant situé à proximité de 3 lycées.
  • Soit sous forme de stages intensifs (pendant les périodes de vacances scolaires).
    Le stage a une approche plus générale et globale que les cours hebdomadaires. Et une fois que nous avons traité les thèmes que les élèves abordent en classe durant cette période, j’ai pour habitude d’anticiper le programme scolaire à venir, en commençant par une synthèse de cours et en ne travaillant que sur des interrogations écrites très types.
    Chaque jour du stage, l’élève doit rendre sur feuille un DM qui sera corrigé et noté; une correction type lui sera alors distribuée après correction de son travail. De retour en classe, l’élève se sent beaucoup plus à l’aise, à la façon d’un redoublant qui aurait déjà acquis les réflexes et qui aurait déjà compris le cours.
    J’ai vu des élèves faire des progrès spectaculaires après de tels stages, mais je reconnais que cela écourte les vacances chez l’élève.

Commentaires
J’ai pointé dans ce billet relatif au choix d’une formule de soutien scolaire les problèmes potentiels liés au soutien en centre, en particulier l’hétérogénéité des niveaux si les élèves sont de classes ou d’établissements différents.
Il est évident que du soutien en centre à quelques élèves de la même classe est extrêmement proche du cours particulier.

Le soutien en centre est soumis à des contraintes ignorées du soutien à domicile. Pouvez-vous m’en parler ?

  • Difficulté pour l’ouverture du centre
    Ouvrir un centre de soutien scolaire en règle relève du parcours du combattant vis-à-vis du rectorat.
    Le protocole relève d’une veille loi (Falloux de 1850) et qui demande beaucoup d’énergie et il faut faire preuve de persévérance pour arriver au bout.
    Il y a une enquête faite par la police : vérification des diplômes et enquête de moralité. J’ai eu aussi la visite d’un inspecteur d’académie. Ensuite le local doit être aux normes selon les critères du service d’hygiène et de sécurité. Il faut avoir 5 années d’expérience de l’enseignement (privé ou public).
    Bref, pour toutes ces raisons, beaucoup de centre ouvrent sans se déclarer auprès du rectorat.

Commentaires
J’ignorais ces contraintes légales. Et vu le nombre de centres qui s’ouvrent, je ne doute pas une seconde que beaucoup soient dans l’illégalité… sans parler des “centres” ouverts par des “indépendants” qui se font payer exclusivement au noir.

  • Sur le plan organisationnel
    D’habitude, les cours en centre sont rarement gérés dans l’intégralité par une seule personne ; il est d’usage d’avoir un secrétariat et une équipe d’enseignants (au vu de proposer le maximum de matières).
    J’ai pris le risque de jouer le jeu de la polyvalence : préparation des brochures pour les stages, phoning, secrétariat, et surtout prof. A cela, j’ai ajouté le site internet et le service de corrections de devoirs en ligne.
    En début de carrière, il m’est arrivé de faire les 35 heures en deux jours. Après 12 ans d’existence, il y a un gain de temps et un meilleur rendement.
    Le seul danger, c’est que l’on n’a pas le droit à l’erreur : les charges sont lourdes, par conséquent, il faut être en bonne santé physique et éviter tout sport à risque (ski, parapente, etc…). Pour cette raison, j’ai opté pour la pêche !
  • Sur le plan didactique
    La grande différence entre les cours en centre et à domicile se situe au niveau du contenu pédagogique : à domicile, la plupart du temps l’enseignant travaille sur le livre de l’élève contrairement aux cours en centre, où l’enseignant travaille sur ses documents personnels et cela change beaucoup de choses.
    Au cours de ces 12 années d’enseignement à plein temps, j’ai pu constituer des archives d’interros très pertinentes en les photocopiant aux élèves quand je jugeais qu’ils étaient intéressants. Je propose ainsi aux élèves les interros qui permettent le mieux d’assimiler une leçon.
    De même, travailler sur un seul ouvrage est insuffisant à mon sens. Personnellement, je dispose d’une bonne centaine d’ouvrages et ce, uniquement pour les classes de seconde, 1ère S et Terminale S.

Commentaires
J’approuve totalement Franck pour ce qui concerne la nécessité pour le prof particulier de disposer de livres, et d’une manière générale de ressources pédagogiques variées.
J’ai personnellement dans le coffre de ma voiture une bonne cinquantaine de livres d’exercices corrigés, et j’envoie régulièrement à mes élèves des liens vers des exercices, problèmes,…, choisis parmi les nombreuses ressources pédagogiques disponibles sur Internet.
Et si cela ne suffit pas, je descends dans ma cave

:)
rechercher d’autres bouquins.

La suite de nos entretiens plus tard

8)

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