Une semaine de vacances s'ouvre à moi dès demain.
Une semaine et une contrainte : celle de partir loin (pourtant chez moi le loin est proche) avec un seul livre.
J'ai bien tenté de détourner la règle imposée en partant avec une pléiade (Michaux), mais finalement j'ai fixé mon choix sur Le maitre et Marguerite de Boulgakov
"quelle chance tu as de ne pas l'avoir encore lu, tu va voir le bonheur!"
m'a t-on dit.
Et pourtant ce soir me vient une autre tentation, celle de ne partir qu'avec Les onze de Pierre Michon et de le lire inlassablement pendant une semaine.
Tellement la lecture mercredi à été forte...capitale !
Certainement parce que c'est un livre que j'ai tant attendu : pas de Michon à se mettre sous la dent depuis 2002. La peur d'être déçu et l'espoir que l'on peut mettre sur la force d'un écrivain devient déraisonnable!
Et là c'est un miracle qui se produit sous nos yeux.
J'ai le sentiment de n'avoir jamais lu un texte aussi puissant, aussi dense. Il n'y a pas une phrase qui tire le texte vers l'amoindrissement, pas un moment où l'on se dit que cela pourrait être mieux, où notre attention est détournée.
Seule existe la lecture et ce moment privilégié qui submerge...crescendo.
Nous avons là quelques cent cinquante pages de génie évident, qui s'offre à nous, qui se donne sans la moindre rétention, dans la proximité et la chaleur de l'auteur chéri au moment ou l'on sait qu'il est là totalement...évidement.
Rendez-vous est donné après les vacances pour un compte rendu de Boulgakov ou de Michon.
Peut-être bien des deux.