Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous faire poser cette question ? Pas en blague, on s’entend. Comme si, devant notre célibat qui dure depuis des lustres, on serait donc inévitablement homosexuel. La question provient généralement soit de quelqu’un qui veut vraiment être déplaisant ou soit d’une personne qui, dans sa tête, ne comprend pas pourquoi quelqu’un n’est pas capable de se “matcher”, d’avoir sa maison et sa petite famille. Comme si c’était LE chemin à suivre.
C’était la fête d’un gars, et on s’en allait dans les bars ensuite. J’arrive chez lui, ses parents sont là, plus quelques potes et amis de ceux-ci que je connais plus ou moins. J’en reconnais un, une face à claques, le gars qui se pense beau, bon, fin sportif, mais qui d’abord et avant tout est surtout une grande gueule. Pour lui, dans sa tête, il m’a toujours vu comme un gay. Personnellement, je m’en fous, je ne suis pas du genre à m’en faire pour un con qui me juge sans me connaître. Seulement, ce soir-là, devant les parents, que je ne connaissais pas du tout, c’en était trop.
C’est qu’à l’époque, je me tenais beaucoup avec un gars, et là il n’était pas là. J’étais pratiquement devant tous des couples, et les jokes de la grande gueule ont commencé. Déplacées et pas drôles pour deux cennes comme à l’habitude. Certains rient, d’autres sourient poliment. Et là, quand il s’est mis à me traiter de gay et de se moquer de moi devant les parents, j’ai pété ma coche. Solide. La grande gueule s’est tue ; je répliquais. Je l’ai décontenancé. Je n’ai pourtant pas été méchant. J’étais de mauvaise humeur, j’étais incisif, ça a sorti comme ça a sorti. J’ai mis tout le monde mal à l’aise, mais en dedans de moi, j’étais bien content. Je lui avais retourné la balle. En pleine figure. Il y a des limites, il l’avait atteinte.
Et vous ? Est-ce qu’un blanc bec se croyant drôle ou un vieil oncle au réveillon vous a déjà posé ce genre de question parce que vous êtes “encore” seul(e) quand on se réunit ?