Année 1966, année psychédélique. Dans l'ouest Américain les endroits branchés hippies ouvrent en masse; on y balance de l'acid à la pelle, on y fume de la marijuana la tête enfouie dans les coussins en soie multicolore à l'odeur de rhum, l'ambiance est chaude et indigeste. Des groupes plus ou moins connus défilent sur la scène collée au public; on y voit notamment Quicksilver Messenger Service, Big Brother and The Holding Company (groupe de Janis Joplin) ou le Grateful Dead à ses débuts.
De l'autre côté, à New York, dans le Bronx profond, une bande de Beatles sous acides The Blues Magoos débarque et pétrifie; en quelques minutes, une histoire tiraillée parlant d'amour et de fraternité. Ces cinq zombies sont de réels suiveurs, empruntant les plans vocaux aux autres groupes de rock psyché, noms à rallonge, thèmes récurrents sur l'amour des peuples, et autres principes yuppies pour passer comme un groupe d'avant garde sur la côte Est (après avoir changé leur ancien nom de band "La Trenchcoats", pas assez garage). A l'époque, les incultes et rockers tranquilles sont tombés dans l'étincellante instrumentation bien calée des Magoos, comme happés par une spirale psyché débordante de couleurs violentes. Aujourd'hui on décrirait ce son comme une furibonde instrumentation garage rock avec du timbre pop dans la délicieuse voix du pimpant jeune homme au pantalon rayé ;une sorte de son mal mixé, trop crasseux pour passer d'une traite, mais la pochette est plutôt pas mal, allez, je l'accroche dans ma chambre, ça va tapper dans le rétro c'est cool je suis hippie.
mp3 # The Blues Magoos - Tobacco Road
mp3 # The Blues Magoos - She's Coming Home
mp3 # The Bules Magoos - Sometimes I Think About