Vous êtes descendu au pied de ce tronc en verre incassable,
de ce confus Arbre de colère.
Vous invoquez
des légions de chenilles pour interrompre l’effet de son fût,
son étrange coup de masse de piquant
sur les lymphes humaines.
Des légions nées
sur les rides des eaux qui s’enivrèrent des voluptés de Vénus,
et qui furent des étables de lumière. Des légions purifiées dans le Santal
sont ici, sur vos mains qui se bifurquent à l’extérieur et à l’intérieur de vous,
légères, des fleuves, du vent, suaves, de la poussière, des feuilles, des feuilles sèches
au pied de l’Arbre, prêtes, qui bercent pour le repos, pour que le contingent
avance, lentement. Vous aurez à votre faveur des fleuves, du vent,
de la poussière, des feuilles : des corps reflétés quelque part, à l’intérieur ou à l’extérieur.
Personne ne peut arrêter cette avancée lente et continuelle,
cette entrée dans le bois transparent – chenilles, détruisez la racine –
éparpillant les débris de verre jusqu’à ce qu’ils pénètrent le noyau
– détruisez le tronc – , brisant la multiplication
des branches aux tiges,
brisant la multiplication des branches aux feuilles, aux fleurs, aux fruits,
tandis que vous sentez cette beauté / ces belles chrysalides sur les feuilles de l’arbre qui est tombé,
le verre que vous voyez devient de l’eau,
enrichi les naissances / des papillons naissants
qui s’envolent déjà, qui remontent vers sa source
où votre vision de perfectible lynx
est mort de la sagesse ou sagesse
qui se refait incessamment. Alors, vous descendez et attendez, absorption de lumière et
de joyau, alors voici le départ de chenilles sur des chemins
qui jaillissent des confins à l’instant où vos humaines mains bifurquées
montrent des arbres sans ombre laissant passer la lumière de la lune sur votre visage,
tandis que vous sentez cette beauté.
(1995, à la lisière d’un bois en Amérique latine)