Paru le 2009-04-10 17:06:00 | 1 lectures
Europe - Le journal Les Échos fait part de l’inquiétude des médecins européens face au dépistage trop tardif du Sida, ce qui compliquerait la prise en charge, réduirait l’efficacité des traitements et pénaliserait les malades.
Margaret Johnson, spécialiste des maladies infectieuses au Royal Free Hospital d’Hampstead (Angleterre), s’inquiète des quelque 30 % de nouveaux cas de Sida dépistés trop tard. Selon elle, dépistage tardif signifie plus faible réponse aux traitements, risque plus élevé d’infections opportunistes, qualité de vie altérée et donc perte de chance importante pour le patient.
Dans les principaux pays européens, les diagnostics tardifs évoluent entre 30 et 40 % et concernent surtout des personnes pas forcément jugées à risque. Personnes âgées, à faible niveau socio-économique, ou migrants sont les plus concernés, selon le Dr Johnson. Le Dr Yazdanpanah, du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Tourcoing (France), ajoute que les médecins généralistes ne pensent pas spontanément au Sida pour des patients qui ne sont pas considérés comme à risque : « Alors que nous disposons de combinaisons d’antirétroviraux très efficaces, trop de patients arrivent à un stade avancé de la maladie avec un système immunitaire très affaibli. »
Des experts européens réunis à Londres par un laboratoire ont lancé un cri d’alarme auprès des autorités de santé européennes. Ce groupe de travail veut mettre au point des protocoles communs à tous les pays en considérant les « recettes qui marchent » dans chaque pays.
Les spécialistes du VIH comptent sur l’arrivée de tests biologiques rapides pour donner les résultats plus vite et limiter les dégâts psychologiques. Le résultat du « refus de savoir » fait que plus de 70 % des décès liés au Sida sont liés à des prises en charge tardives.