Professeur écossais, spécialisé dans le droit appliqué à la médecine, Alexander McCall Smith, a une particularité littéraire : ses héros sont des héroïnes. Et pas de la poudreuse. Plutôt fines, ses femmes livresques appartiennent à la catégorie de celles qui en ont… du flair et de l’énergie à revendre. Dans le premier opus de sa série sur le Club des philosophes amateurs, Isabel Dalhousie assiste à un spectacle à l’opéra d’Edimbourg. Las, si la musique adoucit les mœurs, elle ne calme pas forcément les ardeurs. Du haut du balcon qui surplombe la salle, un homme tombe. Un homme qui tombe, c’est un peu comme les femmes, en plus rapide car plus lourd. La chute de Mark lui est fatale. Derrière ce banal accident, Isabel subodore quelque chose de pas net et va mener l’enquête contre les apparences.
Alexander McCall Smith reprend une recette qui a fait ses preuves avec les enquêtes de Mma Ramotswe (La seule détective privée du Bostwana, pays de naissance de l’auteur) et 44 Scotland Street. Le lecteur entre dans l’intimité de ses personnages, l’intrigue devient un moyen de les voir évoluer plus qu’une fin en elle même. En ce sens, ces livres ne sont pas des romans policiers. Pétris de culture, mais accessible à ceux qui pensent que Vinci est d’abord une multinationale de l’équipement avant d’être le nom du plus génial des inventeurs de tous les temps, les romans de McCall Smith errent, l’air de rien. Romans de gare ? Non, romans de train car peu importe la destination, l’essentiel est le voyage.